Tindouf: face à une répression de plus en plus aveugle, les séquestrés sahraouis se révoltent contre le Polisario

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Revue de presseLes camps de Tindouf sont en ébullition après les interventions violentes des milices du Polisario pour réprimer des femmes qui réclamaient la libération du militant sahraoui Salem Maa Al-Ainin Asweed. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 31/05/2023 à 19h33

Les camps de Tindouf connaissent, depuis plusieurs semaines, une recrudescence de la violence, des agressions et des arrestations perpétrées par les milices du Polisario à l’encontre des Sahraouis séquestrés. Mais cette répression barbare n’a pas empêché les populations des camps de manifester leur défiance face à une direction du Polisario de plus en plus acculée à user de la violence pour perdurer. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 1er juin, que des jeunes, des moins jeunes et des femmes ont organisé plusieurs manifestations pour dénoncer le détournement des aides internationales et leurs conditions de vie indignes. Une révolte qui n’a pas plu à l’appareil de répression du Polisario qui s’en est pris violemment, mardi 30 mai, à des femmes qui protestaient devant le siège de Brahim Ghali, quelques heures après une manifestation, tout aussi massive, organisée par des  jeunes.

Le «Mouvement pour une société de paix», qui a diffusé une partie de ces affrontements, a condamné les agressions et les arrestations perpétrées par la police du Polisario à l’encontre des séquestrés sahraouis. Le Mouvement a exprimé son inquiétude après l’intervention des forces du Polisario contre le rassemblement des femmes qui réclamaient la libération du militant sahraoui Mohamed Salem Maa Al-Ainin Asweed. Ainsi, il a appelé les autorités algériennes et la direction du Polisario à libérer Salem Asweed, les membres de sa famille, ainsi que tous les détenus d’opinion: «il faut trouver une solution négociée pour mettre fin à cette situation d’exil, apporter une stabilité et une vie digne aux Sahraouis sur la terre du Sahara marocain le plus tôt possible», clame le mouvement pour une société de paix.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que le journal espagnol La Razon  a donné des détails sur l’arrestation, lundi dernier, d’une dizaine de jeunes qui protestaient contre la détention de Salem Asweed devant le siège et le bureau du chef du groupe séparatiste, Brahim Ghali. Il faut rappeler que le Polisario  avait lancé, dès le début du mois de mai, une vaste campagne d’arrestations qui a concerné, entre autres, 11 membres de la tribu Lbihat. Le Forum pour le soutien de l’autonomie dans les camps de Tindouf avait révélé «qu’après la confiscation par des jeunes sahraouis d’un camion-citerne transportant du carburant que les dirigeants du Polisario comptaient détourner vers la Mauritanie, les milices sont intervenues en force pour encercler les camps».

Le Forum indique que «les éléments du Polisario ont violemment brutalisé l’un des jeunes détenus de la tribu Lbihat». Ce qui a poussé les membres de sa famille à entrer dans des affrontements directs avec les forces séparatistes. Cette vague de répressions et de tortures menée par les polisariens contre des civils a été dénoncée, en avril dernier, par M’Rabih Ahmed Mahmoud, le militant des droits de l’Homme et fondateur du mouvement du 5 mars, opposé au Polisario: «Ce qui se passe dans les sinistres camps de Tindouf comme brutalité, violation de la liberté de nos familles, transformation de leur souffrance et de leur douleur en fonds de commerce n’est pas nouveau, puisque c’est la spécialité des généraux algériens et de leurs milices du Polisario». Et M’Rabih Ahmed Mahmoud de poursuivre: «La fin du Polisario est imminente car ce sont nos familles qui constituent son épine dorsale. Depuis longtemps, ses dirigeants ont compris qu’ils étaient un simple jouet entre les mains du régime sanguinaire d’Algérie».

Par Hassan Banadad
Le 31/05/2023 à 19h33