Terrorisme: nouvelles révélations sur la cellule d'Errachidia

Des éléments du BCIJ lors du démantèlement d'une cellule terroriste à Sidi Zouine près de Marrakech.

Des éléments du BCIJ lors du démantèlement d'une cellule terroriste à Sidi Zouine près de Marrakech. . BCIJ

Revue de presseKiosque360. La cellule terroriste démantelée dernièrement dans la ville d'Errachidia par le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) avait des projets sanglants dans la région et à l’échelle nationale. Les détails.

Le 17/09/2021 à 18h16

Affiliée à l'organisation dite «Etat Islamique» (EI), la cellule terroriste démantelée dernièrement dans la ville d'Errachidia avait des connexions avec son antenne dans la wilaya de «Khorassan» comme nouvelle base de combats en Afghanistan. C’est sur cet axe que Daech a activé ses cellules dormantes pour mener la vie dure aux Talibans que l’EI accuse de trahison.

La nouvelle base serait donc la wilaya de «Khorassan» pour poursuivre les combats. D’ailleurs, les affiches saisies chez les membres de la cellule d'Errachidia, évoquent le «Khorassan» comme nouvelle base de combats. Autant dire que les membres de cette cellule, âgés de 21, 27 et 37 ans, étaient au courant des changements opérés dans les stratégies de l'organisation dite «Etat Islamique», suivaient les combats menés sur ce front et étaient certainement prêts à répondre à l’appel.

En fait, Daech poursuit ses propagandes jihadistes, en adaptant ses discours selon les pays de recrutement, souligne le quotidien Al Ahdath Al Maghrebia dans son édition du week-end des 18 et 19 septembre. Dans cette guerre de communication, des Marocains déjà formatés à l’étranger jouent un rôle dans les opérations de recrutement, le suivi des cellules dormantes avant de leur donner le signal pour passer à l’acte. Les membres de la cellule d'Errachidia étaient dans cette visée et agissaient clandestinement dans la forêt pour rester à l’abri des regards.

C’est dans cette zone que l’émir présumé de la cellule terroriste s'activait pour embrigader et recruter dans ses rangs. Dans ce sillage, les membres de cette cellule terroriste se partageaient «les contenus numériques à caractère terroriste comme ceux documentant les attentats-suicides et les assassinats commis par l'organisation Daech dans plusieurs régions du monde, en tant que moyen pour consacrer l’idéologie extrémiste et inciter à la perpétration de ces crimes sur le territoire national».

Pour ce faire, l’émir présumé «a transformé son local commercial se trouvant à proximité d’installations vitales et stratégiques en lieu de prière en proscrivant l’interdiction de la prière dans les mosquées». Le local sert également de refuge pour «la consécration de l'idéologie extrémiste dans les rangs de ses adeptes et en espace pour la planification de crimes à vocation terroriste contre les individus, en choisissant l’une des victimes comme cible imminente d’assassinat en raison de son travail dans un service d’utilité publique».

D’après les sources du quotidien, les projets sanglants de cette cellule s’articulaient autour d’une attaque à la bombe contre une caserne militaire, le siège régional de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) à Errachidia et ensuite le parlement à Rabat.

De même, la cellule visait la liquidation physique de soldats, en mettant à profit des informations sur les déplacements d’un militaire client du local commercial appartenant à Adnan, l’«émir présumé» de cette cellule terroriste, l’assassinat d’un auxiliaire d’autorité dans la zone de Sijilmassa dans la ville, la profanation et la démolition du Mausolée Moulay Ali Cherif, et la liquidation d’un commerçant proche d’un membre de cette cellule pour athéisme, indiquent les sources du quotidien.

Et d’ajouter que l’enquête se poursuit afin de déterminer «les ramifications régionales et internationales de cette cellule, ainsi que l'ensemble de ses plans et projets destructeurs, en plus d'interpeller toutes les personnes impliquées dans ses activités extrémistes».

Par Mohamed Younsi
Le 17/09/2021 à 18h16