Un clash inédit par sa durée s’est produit ce lundi à la Chambre des représentants, opposant les députés de la majorité à ceux de l’opposition, notamment du groupe USFP. L’incident a éclaté lorsque la députée Aïcha El Gouchi (USFP) a entrepris de lister un à un les ministres absents de la séance des questions orales — y compris ceux dont les secteurs n’étaient pas à l’ordre du jour.
«L’usage parlementaire veut qu’un ministre soit présent dès lors que son département est interpellé, même indirectement», a plaidé Hassan Lachgar (USFP), citant l’exemple du ministre de l’Agriculture, dont l’absence aurait, selon lui, justifié aussi celle du ministre de l’Équipement ou de l’Eau. Ce point de droit a déclenché une levée de boucliers immédiate dans les rangs de la majorité.
La tension est montée d’un cran lorsque Nadia Touhami, présidente de séance (PPS), a tenté de rappeler à l’ordre la députée socialiste en s’appuyant sur le règlement intérieur. Celui-ci, a-t-elle rappelé, interdit explicitement la citation nominative de ministres absents. Mais cet argument n’a pas désamorcé la colère des USFPistes. Leur chef de groupe, Abderrahim Chahid, a dénoncé ce qu’il a qualifié de «forme de terrorisme intellectuel» visant à museler l’opposition.
Les joutes verbales ont duré près d’une heure trente, dans une atmosphère électrique et parfois confuse. Les échanges, émaillés de rappels au règlement, d’invectives et de provocations, ont contraint plusieurs députés à quitter la salle temporairement, avant un retour au calme relatif.
Ce long clash n’aura été que le reflet d’une tension politique latente: une majorité de plus en plus sur la défensive, et une opposition qui saisit chaque occasion pour marquer sa présence. L’épisode aurait pu relever du simple rappel à l’ordre; il s’est mué en scène de théâtre parlementaire. Un symptôme parmi d’autres d’un Parlement qui peine à trouver le ton juste. Encore faut-il que chacun accepte d’y être… physiquement et politiquement.












