«Le Polisario n’existe plus. Il a été enterré avec la génération qui l’a créé, et qui n’a laissé aucun héritier, ni héritage». Ce que l’on voit aujourd’hui n’est rien d’autre qu’une «bande de profiteurs» grassement payés par le «gang» au pouvoir en Algérie, dans le seul but de porter atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc.
C’est en substance la quintessence de ce que l’on peut lire ces derniers temps dans de nombreux sites proches du Polisario, où plusieurs tribunes qualifient, de concert, le Polisario de «corps sans âme», de «navire sans capitaine», et son «prétendu chef sans la moindre envergure» et servant de «pantin» à de basses manœuvres algériennes.
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La cause immédiate de cette colère généralisée trouve sa raison dans le fait que depuis le déclenchement de la pandémie du coronavirus, pas un seul dirigeant du Polisario n’a pris la peine de venir sur place s’enquérir de la situation de la population des camps. Tous sont restés confinés dans leurs villas cossues de Tindouf, ne communiquant que pour annoncer de rares distributions (en fait, des miettes) de l’aide internationale, le gros de cette dernière étant détourné par leurs soins.
L’autre motif de colère, c’est que si le Polisario est complètement déconnecté de la réalité des habitants des camps de Lahmada, ces derniers sont, eux, parfaitement au diapason de tout ce qui se passe alentour, et sont ainsi excédés par les mensonges à répétition de Brahim Ghali et ses acolytes.
Les «réfugiés» sahraouis ne sont en effet pas dupes de l’évolution actuelle du dossier du conflit créé autour du Sahara, qu’il s’agisse du positionnement de plus en plus réaliste et pragmatique de la communauté internationale en faveur de l’intégrité territoriale du Maroc, et qui se reflète aussi bien dans les décisions du Conseil sécurité de l’ONU et de l’Union africaine, que dans les initiatives souveraines et sans équivoque de plusieurs pays qui ont successivement ouvert des consulats dans les grandes villes du Sahara marocain.
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A cela, s’ajoutent les prises de position venant de l’intérieur même de l’establishment algérien, comme celle d’Amar Saâdani, ancien ministre et ancien secrétaire général du FLN. Ce dernier, tout en reconnaissant que la marocanité historique du Sahara n’a jamais fait l’ombre d’un doute, a appelé les autorités algériennes à cesser de dilapider des milliards de dollars pour «gâter» et corrompre une poignée de dirigeants du Polisario au détriment de millions de jeunes Algériens condamnés à la misère et à l’immigration clandestine. Bien avant lui, l’ancien Premier ministre algérien, Sid’Ahmed Ghozali, avait qualifié le conflit du Sahara de «faux problème», créé par Houari Boumediène, et qui ne peut être réglé que de façon bilatérale par le Maroc et l’Algérie.
Mieux, les habitants des camps de Lahmada ont désormais un nouveau porte-voix, suite à la création, le 22 avril dernier en Espagne, du Mouvement des Sahraouis pour la paix (MSP), une plateforme composée d’une centaine d’anciens membres du Polisario qui, face aux blocages imposés par l’Algérie, comptent s’impliquer dans la recherche d’une solution pacifique du conflit créé autour du Sahara, tout en dénonçant la dictature et la corruption des actuels dirigeants du Polisario.
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Dans les camps de Lahmada, ces voix critiques, de plus en plus nombreuses, dénoncent désormais l’utilisation des «réfugiés» sahraouis comme étant du bois alimentant le feu de la «guerre fratricide et permanente» que l’Algérie livre au Maroc. Le «grand frère» algérien, comme l’appelle la direction du Polisario, est aujourd’hui accusé d’avoir vendu des «mirages du désert» aux Sahraouis.
La pandémie de Covid-19 a fait davantage tomber les masques. Les dirigeants du Polisario sont confinés dans des villas dans la ville algérienne de Tindouf, et les «réfugiés» sahraouis, qui leur servent de fonds de commerce, sont, quant à eux, entassés dans des habitations de fortune et exposés à une contamination à grande échelle. Cette fuite des dirigeants du Polisario ne passe pas auprès des populations sahraouies des camps de Lahmada.
Des réfugiés abandonnés aujourd’hui à la soif, à la famine, à la maladie, à l’oisiveté… Et qui interpellent Brahim Ghali en lui rappelant l’adage hassani selon lequel «celui qui n’est pas à tes côtés ne peut pas accorder le rythme de son tambour avec ta musique». Une musique qui s’annonce comme un requiem pour le Polisario.