Dans les camps sahraouis en Algérie, près de Tindouf, le compteur de la pandémie de Covid-19 affiche toujours, et heureusement pour ces hères, zéro cas. Ce qui n’a pas empêché un renforcement du confinement de ces populations, confinement dont il faut rappeler qu’il a toujours été en vigueur depuis plusieurs décennies. D’ailleurs, il y a tout juste une année, le 27 avril 2019 plus exactement, le Polisario a sorti ses chars et voitures militaires blindées pour mater une manifestation des habitants des camps de Rabouni. Ces derniers, étouffés par un confinement martial implacable, sont subitement sortis en groupes pour revendiquer leur liberté de mouvement et de circulation dans les camps.
Même assorti d’un couvre-feu nocturne et du renforcement de la présence militaire autour des camps, le nouveau confinement instauré, dimanche 22 mars, à la faveur de la pandémie du nouveau coronavirus aurait été indolore s’il n’avait pas été accompagné d’une flambée des prix, qui a touché quasiment tous les produits de première nécessité.
Mais la question qui se pose ici est de savoir comment de prétendus réfugiés, et donc des personnes normalement sans revenus et devant vivre sous perfusion de l’aide humanitaire internationale, se retrouvent condamnées à acheter leur pitance quotidienne à des tarifs plus chers que ceux pratiqués en Algérie, où tout est subventionné? Jugez-en de vous-mêmes: selon les tarifs relayés par certains sites séparatistes, mercredi 25 mars, et pratiqués dans l’un des camps les plus peuplés de Lahmada, le kilo d’oignon se négocie à 100 dinars algériens (DA), soit 8 DH, la carotte (120 DA), la tomate (140 DA)… Le sucre (100 DA), le kilo de viande de chameau (700 DA), le litre de lait (200 DA), les pommes et bananes (350 DA)… Même la baguette de pain, faite à base de farine, censée être gratuite, car issue des aides humanitaires internationales, est vendue à 12,5 DA.
Lire aussi : Le patron du Polisario surfe sur la vague du coronavirus pour se rappeler au souvenir du SG de l’ONU
De même, et alors que la circulation des véhicules est devenue très réduite, les prix du carburant, et contrairement à la tendance mondiale à la baisse, ont connu une hausse sans précédent dans les stations service des camps de Lahmada et de Rabouni, soit plus de 90 DA le litre de gasoil, vendu à moins de 14 DA dans le reste de l’Algérie, pays pourtant producteur de pétrole! Or tout un chacun sait pertinemment que toutes ces stations disséminées dans les camps appartiennent aux dirigeants du Polisario, rémunérés par les autorités algériennes, entre autres primes, par une livraison mensuelle gratuite de 300 tonnes de carburant.
Ce carburant, s’il n’est pas écoulé sur place, va le plus souvent alimenter un trafic florissant avec les commerçants des villes du nord de la Mauritanie, ou avec les factions armées du nord du Mali, auxquelles sont également vendues les aides alimentaires internationales qui étaient gratuitement destinées aux réfugiés sahraouis des camps du sud algérien.
C’est à se demander jusqu'à quand les populations confinées dans les camps de Lahmada et les dirigeants du Polisario continueront-ils à se regarder en chiens de faïence? Car si ces populations des camps attendent depuis plus de quatre décennies qu’on mette fin à leur calvaire, et seraient à ce titre favorables à la solution de l’autonomie sous souveraineté marocaine, les cadors du Polisario, eux, s’en tiennent aveuglement à leurs seuls avantages matériels et préfèrent plutôt se confiner dans la servilité sous souveraineté algérienne. En pleine pandémie du nouveau coronavirus, tous les dirigeants du Polisario se sont confinés dans les villas cossues de la ville de Tindouf en Algérie, abandonnant les "réfugiés" dans l’insalubrité des habitations des camps de Lahmada et de Rabouni.