C’est à Marrakech qu’une quarantaine d’anciens Chefs de gouvernement et d’ex-ministres des Affaires étrangères de pays africains, parmi lesquels une vingtaine de signataires du groupe dit «Appel de Tanger», ont validé unanimement l’idée d’entreprendre cette offensive à l’occasion de la réunion du 36e Sommet de l’UA prévu au début du mois de février à Addis-Abeba.
Au sujet de cette action diplomatique, Le360 a interrogé l’ancien chef de la diplomatie de la République démocratique du Congo (RDC) et actuel sénateur, Léonard She Okitundu et Mamadi Touré, ancien ministre des Affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger.
«Pour le parallélisme des formes, il faut que l’organisation africaine qui a admis un Etat qui n’existe pas assume ses responsabilités pour corriger l’erreur commise», a affirmé l’ex-chef de la diplomatie congolaise, rappelant que c’est une «forte revendication du Maroc aujourd’hui». Et d’ajouter que le groupe de suivi de l’Appel de Tanger -lancé en novembre 2022 par des leaders africains- agira pour «sensibiliser les Etats Africains à corriger l’erreur qui a été commise, c’est cela le vrai débat».
De son côté, Mamadi Touré a exprimé son soutien à cette «offensive diplomatique». «Nous souhaitons effectuer cette initiative dans le cadre d’une stratégie que le groupe a élaborée à partir du Livre blanc, celui-ci étant un document de référence pour réparer la faute», a déclaré le responsable guinéen en mettant en garde contre le risque du séparatisme en Afrique. «Il existe le risque que d’autres mouvements suivent en Afrique pour déstabiliser le continent». Mais, a-t-il dit, le Livre blanc «a dénoncé le coup de force et montré juridiquement que cette admission illégitime ne pouvait pas se faire». Pour Mamadi Traoré, il s’agit maintenant de «réparer, prévenir et s’unir».
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L’ancien chef de la diplomatie guinéenne a par ailleurs dénoncé les séries d’obstacles qu’affronte l’UA avec la présence de la fantomatique Rasd, une marionnette aux mains du pouvoir militaire algérien, en son sein. Les deux ministres ont d’autre part évoqué la nécessité pour l’Afrique de se développer sur les plans politique et économique. Ils ont appelé à la consolidation de la démocratie, déplorant l’instabilité que créent les renversements de régime dans certains pays. Quant au développement économique, les deux dirigeants ont suggéré de consolider le commerce intra-africain, sans lequel le progrès tardera à venir.