«La mise au point de Josep Borrell contient un élément essentiel lorsqu’il affirme que la position de l’Espagne n’est pas différente de celle de l’Union européenne. Cela constitue un important développement, car l’Espagne s’est exprimée de manière claire en considérant que la proposition de l’autonomie demeure la plus crédible et la plus pragmatique pour résoudre le conflit», a affirmé l’ancien ministre du Tourisme dans un entretien avec Le360.
Lahcen Haddad dit espérer que cette position de Josep Borrell se traduise par la reconnaissance par d’autres pays européens du projet marocain d’autonomie comme seul et unique moyen de résoudre le conflit sous la souveraineté nationale. Le président de la commission parlementaire Maroc-UE a observé que plusieurs pays européens ont épousé la position du Maroc, outre l’Espagne, l’Allemagne -qui l'a confirmé hier à Rabat par la voie de sa cheffe de la diplomatie, Annalena Baerbock- le Portugal, les Pays-Bas ainsi que de nombreux pays dans le monde.
En suivant cette logique, a commenté le conseiller parlementaire de l’Istiqlal, le développement de la position de la France va «être crucial» à l’avenir nonobstant que la France d’Emmanuel Macron veut miser sur l’Algérie. «Cette démarche de Macron ne réussira pas car il faut que la France mise sur le Maroc et voici pourquoi», a-t-il dit en expliquant que «le Maroc est un partenaire stratégique, notamment politique et économique de la France. Le Maroc jouit d’un prolongement historique et solide en Afrique, le Royaume est en mesure de coopérer avec la France sur bon nombre de domaines tels que la lutte contre le terrorisme».
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Il ne faut pas que Paris oublie que cette coopération sécuritaire englobe également les Etats-Unis, Israël et l’Espagne, selon lui. «La France doit miser sur le Maroc, car il est un allié sûr sur lequel on peut compter (…) et la politique de la France adoptée à l’égard de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel depuis la fin du colonialisme doit être revue pour parvenir à un partenariat plus équilibré gagnant-gagnant», a estimé le politologue.
Lahcen Haddad dit regretter la perte de l’influence de la France dans la région du Sahel. A cet égard, il a rappelé que le Maroc offre «un modèle privilégié pour la France de par ses liens et son poids dans le continent noir». Revenant au projet d’autonomie proposé par le Maroc, Lahcen Haddad a mis en exergue le rôle de la diplomatie parallèle. «Dans ce cadre, la commission parlementaire marocaine va entreprendre une offensive vers les autres pays européens pour qu’ils adoptent la même position que celle de l’Espagne, de l’Allemagne et les autres pays afin de consolider l’orientation que le Maroc défend irréversiblement».