Le ministre de l’Education nationale ne va pas revenir sur sa décision de limiter l’âge d’accès aux métiers de l’enseignement. C’est une décision irrévocable. Plus encore, le ministère est déjà passé à l’étape suivante dans le chantier de la mise en œuvre de la réforme de l’enseignement, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 2 décembre. A ce niveau, comme l’ont d’ailleurs assuré plusieurs cadres du ministère, le débat est clos.
L’enseignement n’est plus et ne sera plus jamais un métier à accès libre pour tout le monde. Seuls ceux qui font montre de certaines prédispositions préalables peuvent désormais prétendre à l’exercer. Cette décision de limiter l’accès aux métiers de l’enseignement à certains profils intervient d'ailleurs, note le quotidien, au moment où les capacités de l'actuel corps enseignant sont de plus en plus mises en doute.
Cela dit, poursuit le quotidien, le ministre Chakib Benmoussa est bien déterminé à mener, coûte que coûte, son projet de réforme. Il vient d’ailleurs d’annoncer le calendrier de recrutement des nouveaux enseignants-cadres des AREF. D’ici la mi-janvier, précise-t-il, les futurs enseignants auront rejoint les filières de formations au sein des Centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation. Au stade actuel de l’opération, le ministère vient de boucler la phase de formation des cadres qui vont superviser les deux étapes du concours, soit l’écrit et l’oral, lesquelles étapes vont se dérouler sur une durée de quatre jours.
Lors d’un exposé présenté, mercredi, devant la commission de l’enseignement à la première Chambre, le ministre a précisé que le nombre de candidatures déposées pour passer le concours dépasse les 100.000, alors que quelque 280.000 candidats avaient déposé leur dossier l’année dernière. Parmi les candidats actuels, pas moins de 30.000 postulants ont obtenu leur bac avec mention «assez bien», 11.000 ont obtenu la mention «bien» et 1.800 la mention «très bien». Plus encore, pas moins de 28.000 candidats ont obtenu leur licence avec mention «assez bien», 4.200 la mention «bien» et 514 la mention «très bien».
Commentant ces chiffres, le ministre a lancé que «le message était passé». Benmoussa fait référence, souligne Al Ahdath Al Maghribia, aux deux principaux critères exigés pour passer le concours d’accès aux métiers de l’enseignement, à savoir l’âge (moins de 30 ans) et l’obtention d’une mention au bac et à la licence. D’après le ministre, la réforme de l’école publique ne saurait souffrir davantage de retard. La vision de la réforme est là, poursuit-il dans cette intervention devant les parlementaires, et le plus important aujourd’hui est de la concrétiser sur le terrain. Toujours est-il, souligne le ministre, que le fait d’attendre l’arrivée à un consensus avant de pouvoir mettre en œuvre un plan de réforme, quelle que soit sa qualité, n’aide jamais à sa mise en œuvre.