Rabat, théâtre d’une pré-campagne électorale au sein des partis de la majorité

Abdellatif Ouahbi (PAM), Aziz Akhannouch (RNI) et Nizar Baraka (Istiqlal), signent la «Charte de la majorité», à la constitution du gouvernement de coalition entre ces trois partis, le 6 décembre 2021, à Rabat.

Revue de presseAlors que la capitale, Rabat, affronte d’importants défis structurels, les partis de la majorité gouvernementale y engagent une compétition sourde, mais intense, en prévision des prochaines échéances électorales. Cette course au positionnement, marquée par un recrutement actif d’élus et de notabilités locales, révèle autant les stratégies d’anticipation des scrutins à venir que les fissures naissantes au sein de la coalition au sein du conseil communal. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 15/12/2025 à 18h47

La scène politique r’batie est actuellement le théâtre d’une effervescence particulière, où les formations de la majorité gouvernementale déploient, avec une célérité notable, leurs stratégies de séduction et d’ancrage. Cette dynamique, qui s’apparente à une pré-campagne silencieuse, voit le RNI, le PAM et l’Istiqlal multiplier les rencontres, élargir leurs réseaux et courtiser assidûment les élus locaux.

L’enjeu est de taille: consolider, voire étendre, son assise au sein des arrondissements et communes de la préfecture de Rabat, une circonscription urbaine aussi symbolique que sensible, relaie Al Akhbar de ce mardi 16 décembre. Cette compétition interne à la majorité ne serait pas étrangère aux transformations de l’échiquier local, où des divergences sur la gestion des dossiers communaux et un recul de la coordination sur les questions sociales auraient fait émerger de nouvelles lignes de fracture.

La bataille pour le recrutement dépasse le seul cercle des élus en place. Elle s’étend aux cadres territoriaux, aux acteurs de la société civile et aux figures influentes des quartiers populaires, dont le capital de proximité est jugé précieux, souligne Al Akhbar. L’objectif avoué est de ressouder un lien de confiance avec les citoyens, érodé par les pressions sociales et économiques, en s’appuyant sur ces relais d’influence.

Cette précipitation à élargir les bases partisanes suscite néanmoins des inquiétudes. Certains observateurs alertent sur le risque de voir prévaloir une logique de calcul électoral étroit, potentiellement au détriment de l’intérêt général. La mise en concurrence des partis de la majorité pourrait, selon eux, compliquer la gestion des défis urgents auxquels la capitale est confrontée –transports, logement, aménagement urbain, services publics–, qui exigent, au contraire, une action concertée et sereine.

Les dirigeants des partis concernés légitiment quant à eux ces manœuvres en les présentant comme le simple reflet d’une vie démocratique normale: un nécessaire renouvellement des structures, un renforcement de l’encadrement militant et une préparation inhérente à toute dynamique politique. Ils affirment, dans le même temps, que la gestion efficace des affaires locales demeure une priorité collective qui ne saurait souffrir d’aucune surenchère politicienne.

Par Hassan Benadad
Le 15/12/2025 à 18h47