Au bras de fer qui oppose la nouvelle présidente du conseil communal de Rabat et les propriétaires de cafés et restaurants, en raison de taxes jugées abusives, est venu se greffer une troisième partie et non des moindres, la Chambre de commerce, d’industrie et des services. Dans un communiqué, cette dernière reproche à la mairesse de prendre des décisions unilatérales «sans consulter la Chambre dans la recherche de solutions à la crise».
Furieux, les membres de la Chambre de commerce, l’une des plus importantes du pays vu le nombre et la qualité de ses adhérents, ont dénoncé, dans un communiqué, «l’exclusion de cet organisme des pourparlers avec les cafetiers», et reprochent à la mairesse de tenir des réunions sans la présence de la Chambre, pourtant un interlocuteur «légitime et incontournable», quand il est question de la promotion de la vie commerciale et industrielle de la capitale du Royaume.
La Chambre de commerce, par l’intermédiaire de son président, Hassan Sakhi (USFP), a regretté l’absence de son institution lors de la dernière réunion du 9 septembre entre la commune et l’Association nationale des propriétaires des cafés et des restaurateurs. Au cours de cette rencontre, la commune avait réaffirmé son intransigeance en lançant un «ultimatum» aux cafetiers pour qu’ils honorent sans délai «leurs dettes fiscales impayées», dues à la commune depuis plusieurs années.
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«En plus de ces taxes qui se chiffrent à plusieurs millions de dirhams et restées impayées depuis les précédents mandats (durant les mandats du PJD, Ndlr), il y a également le problème de l’occupation illégale des espaces publics par ces professionnels qu’il faut obligatoirement régler par d’autres taxes», a affirmé récemment la mairesse de la capitale administrative, issue du RNI, dans une déclaration diffusée par une chaîne de TV publique. C’est en vain que Le360 a tenté, et à plusieurs reprises, d'obtenir une réaction de la mairesse dont le téléphone reste silencieux.
Selon l’Association des propriétaires de cafés et de restaurants, présidée par Noureddine El Harrak, la présidente de la commune de Rabat a fixé, outre le recouvrement des taxes impayées, à 80 dirhams le m² et par trimestre le montant des taxes urbaines pour les chaises et les tables, entre 100 et 150 dirhams pour l’occupation du trottoir, et jusqu’à 500 dirhams pour les espaces publics aménagés et annexés au café ou au restaurant, notamment aux quartiers Agdal, Riyad ou Souissi.
Selon les observateurs, l’implication du wali de Rabat constitue une étape positive qui ne manquera pas de réchauffer les relations entre les différentes parties afin qu’elles trouvent une issue heureuse à la crise dont Rabat se serait bien passée surtout dans le contexte actuel.