Quel parti politique coûte le plus à l’État?

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Revue de presseContrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est ni le PAM ni le RNI qui empochent la plus grande part des subventions publiques accordées par l’État aux partis politiques. Les détails dans cette revue de presse tirée du magazine La Vie éco.

Le 07/04/2023 à 21h26

Le parti politique qui coûte le plus à l’État en termes d’aides publiques, ce n’est ni le RNI, ni le PAM et encore moins l’Istiqlal ou l’USFP. C’est bien le PJD. Le Parti islamiste empoche 15,8 millions de dirhams d’aides publiques par an. Donc de l’argent du contribuable, commente le magazine La Vie éco dans son édition actuellement en kiosque.

En consultant les données des quatre dernières années publiées par la Cour des comptes, l’hebdomadaire a relevé que les aides versées par l’État au RNI ne dépassent guère les 5,4 millions de dirhams. Soit moins du tiers des aides accordées à la formation islamiste. Le PAM s’est vu verser nettement plus que le RNI, mais bien moins que le parti islamiste, avec 12,6 millions de dirhams, au moment où l’Istiqlal n’a eu droit qu’à 6,32 millions de dirhams, ce qui le situe devant le RNI. L’USFP a touché 3,47 millions de dirhams, soit moins que le MP avec 4,11 millions de dirhams.

Comme précisé plus haut, ces chiffres ne prennent pas en compte les aides versées à titre de participation de l’État au financement des campagnes électorales des partis, ni la contribution à l’organisation de leurs congrès annuels. Il ne s’agit que des aides liées à la gestion courante qui sont versées chaque année.

Poursuivant son analyse, l’hebdomadaire a noté que certains partis dépendent plus que d’autres des aides de l’État. Ainsi, souligne La Vie éco, si le RNI récupère 13% de ses ressources financières de l’État, ce chiffre atteint 67% pour le PAM. Ce dernier ne peut finalement mobiliser par ses propres moyens qu’à peine un tiers de ses besoins de financement.

Le parti islamiste dépend pour 45% de ses ressources financières de l’État. Nous parlons des années où la formation islamiste trônait sur l’échiquier politique avec ses 125 députés et 16 conseillers, en plus des membres du gouvernement, qui sont tous tenus de verser une partie de leur salaire au parti. Le PJD disposait ainsi de rentrées financières conséquentes. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, relève l’hebdomadaire. Le parti n’arrive même pas à restituer à l’Etat les aides non utilisées qui lui ont été versées à l’occasion des élections générales du 8 septembre 2021. Il doit, en effet, rendre la somme de 5,78 millions de dirhams de subventions perçues et dont il a été incapable de justifier la dépense.

Ce qui fait dire à l’hebdomadaire que le parti est ruiné. De ce fait, et contrairement au RNI, qui mène allègrement son programme d’encadrement et de rencontres régionales, le parti islamiste est non seulement dans l’incapacité de financer ses activités et meetings, mais il perdra certainement aussi de son attrait. Son hypothétique retour en force sur la scène politique est, pour ainsi dire, impossible. Ce qui explique sans doute, conclut le quotidien, le fait qu’il se soit rabattu dernièrement sur le champ religieux, bien moins coûteux et hautement plus rentable en termes de retombées politiques.

Par Amyne Asmlal
Le 07/04/2023 à 21h26