Les communiqués publiés, à la fin de la semaine dernière, par les coordinations de l’enseignement après les concessions successives et coûteuses accordées par le gouvernement suscitent beaucoup d’interrogations suspicieuses au sein de l’opinion publique.
Les Marocains se demandent en effet qui va payer la facture des graves perturbations du système scolaire et «l’incitation des enseignants à la grève dont la plupart sont devenus des otages de ces coordinations. Lesquelles coordinations les exploitent dans le cadre de leur lutte d’influence au sein de cette corporation», estime l’éditorialiste d’Al Akhbar (Edition du mardi 19 décembre).
Selon le journal, les enseignants hésitent à retourner sur les bancs de l’école de peur d’être «victimes de campagnes de trahison et de diffamation lancées dans le monde réel et le monde virtuel». En effet, «des dizaines de milliers d’enseignants sont exaspérés par l’aliénation de leurs protestations et cherchent à trouver une sortie pour retourner dans leurs classes afin d’accomplir leur mission».Mais, il y a des individus qui veulent mettre l’État à genoux en se cachant derrière des revendications sociales.
«Les coordinations sont devenues addictes aux grèves et aux protestations en n’écoutant que les voix populistes et nihilistes qui utilisent le dossier des enseignants pour servir leurs agendas partisans et idéologiques».
L’éditorialiste d’Al Akhbar souligne qu’il est temps que «l’État défende son autorité et son prestige face à cette absurdité en usant de tous les moyens possibles pour libérer les otages qui sont les élèves et les enseignants». Et d’ajouter «le moment est venu pour que tout le monde ressente que l’État existe et qu’il peut garantir aux Marocains leur droit à l’éducation et à la formation comme le stipule la constitution».
Il est inconcevable qu’on laisse aux populistes et aux nihilistes le droit de décider du sort d’un État uniquement parce qu’il s’agit de revendiquer quelques dirhams, échelles et catégories. La pratique du droit doit être proportionnelle à celle du devoir. Mais comme l’exercice du droit de grève a dépassé toutes les limites. Il est impératif que les institutions de l’État interviennent pour imposer aux coordinations de l’enseignement le devoir qu’ils ont oublié.