"Naissance d'une polémique avec la suppression d'Al Fath", titre Akhbar Al Yaoum qui nous apprend, dans son édition de ce mercredi 6 juillet, que cette mesure a été suggérée par la Direction des programmes scolaires en vue d'un projet de révision et d'adaptation des matières liées à l'éducation religieuse dans les collèges. Les ministères de l'Education nationale et des Affaires islamiques sont ainsi tombés d'accord, récemment, pour remplacer, dans le cursus scolaire, la sourate d'El Fath.
Alors que des milieux scolaires estiment que la suppression de cette sourate est due au fait que certains passages y encouragent le jihad, l'Association des professeurs d'éducation islamiste tient une position diamétralement opposée. Son président, Said Laarid, estime, en effet, que la présence du mot "jihad" dans le texte ne justifie aucunement cette décision. Selon lui, la sourate Al Fath conte abondamment la vie, le parcours et la lutte du prophète Mohammed avant la conquête de la ville sainte de Médine. Ainsi, il considère que "l 'élève en quête de savoir doit absolument être éclairé sur le militantisme et l'honorable parcours du prophète".
Le président de cette association s'interroge sur les véritables raisons qui ont poussé la Direction des programmes scolaires à suggérer ce changement. Dans tous les cas, a-t-il estimé, la sourate Al Hashr ne répond pas aux principes religieux proposés par le ministère pour enseigner l'éducation religieuse à savoir la droiture, la gouvernance et l'exemplarité dans l'islam et chez le prophète. La sourate Al Hashr parle plus de l'exode de la tribu juive Bni Annadir, contrainte de quitter la ville sainte de Médine.
Le chercheur Mohamed Assid, farouche avocat de la suppression de la sourate Al Fath des programmes scolaires, cité par le journal, rappelle pour sa part avoir milité durant 22 ans pour que l'éducation religieuse n'établisse pas de "liens entre la doctrine religieuse et le jihad".