La Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca vient d’accepter une requête de l’avocat de Saïd Naciri concernant la transcription, à ses frais, de documents relatifs aux droits de la défense dans l’affaire dite de l’«Escobar du Sahara».
Selon certaines sources, dans cette affaire judiciaire où 26 accusés se retrouvent sous le coup de diverses poursuites judiciaires, plusieurs points que les prévenus avaient évoqués dans leurs déclarations devant les enquêteurs de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), ainsi que devant le juge d’instruction, restent ambigus.
À ces questions, toujours en suspens, des réponses pourraient être apportées au cours des prochaines audiences de ce procès, qui doit reprendre le 13 juin prochain, indique Assabah de ce lundi 27 mai 2024.
Selon des interlocuteurs interrogés par le quotidien, la confrontation qui doit avoir lieu entre l’un des principaux accusés, Ahmed Ben Brahim, le fameux «Escobar du Sahara» dans cette affaire qui fait scandale, ainsi que les autres accusés, sera décisive, surtout que plusieurs des co-accusés, principalement Saïd Naciri, le président du conseil préfectoral de Casablanca, ont continuellement nié les chefs d’inculpation retenus à leur encontre, dans l’ensemble des étapes qui ont conduit à ce procès.
Au cours de la première audience de ce procès, qui a eu lieu jeudi 23 mai dernier, les avocats de Saïd Naciri et de Abdenbi Bioui, ex-président de la région de l’Oriental, ont adressé au président de la Cour une requête: qu’une mise en liberté provisoire leur soit accordée.
Selon l’avocat de Saïd Naciri, celui-ci a, «pendant des mois, répondu à l’ensemble des convocations de la Police judiciaire, sans exception aucune».
Assabah rappelle qu’une décision similaire avait été prise par un juge près la Cour d’appel de Rabat, qui avait accordé une mise en liberté provisoire à un accusé poursuivi dans des affaires liées au terrorisme et n’ayant «été arrêté qu’après avoir été condamné à une peine de prison ferme».
L’avocat qui assure la défense de Abdennebi Bioui, ex-président de la région de l’Oriental, critique quant à lui la justification du maintien en détention de l’ensemble des co-accusés dans cette affaire, avec ce même argument systématiquement brandi: la «dangerosité de leurs actes et l’absence de garanties» dont ils peuvent se prévaloir.
L’homme de loi a d’ailleurs jugé utile de rappeler un principe professé par Corneille (1606 -1684): «La liberté est la règle, et la restriction, l’exception».
Par ailleurs, les membres du jury de la Chambre correctionnelle près la Cour d’appel de Casablanca ont approuvé une décision prise par le juge d’instruction, qui a ordonné que des poursuites judiciaires soient enclenchées à l’encontre de l’ensemble des co-accusés dans cette affaire.
Le parquet, ainsi que les avocats de Saïd Naciri et Abdenbi Bioui, ont quant à eux interjeté appel de cette décision, mais la Cour a retenu à leur encontre d’autres chefs d’inculpation, dont ceux de «l’importation, l’achat et la vente de devises sans autorisation».