Nouvelles confrontations entre les députés de la majorité et ceux de l’opposition, sur fond d’accusations adressées à des ministres, tant de l’actuel gouvernement que des précédents, d’entraver la réalisation de projets royaux.
C’était lors de la séance parlementaire de lundi dernier, 21 mai 2023, sur laquelle revient Assabah dans son édition du mercredi 24 mai.
Le journal écrit que ce sont principalement les projets de développement du dessalement d’eau de mer qui ont provoqué cette confrontation entre les deux parties. Une tension qui est montée d’un cran quand Fatima-Zahra Bata, députée du PJD (opposition) s’est révoltée contre les actuels ministres du gouvernement d’Akhannouch, qu’elle a accusés d’entrer dans une surenchère politique, dans une infraction totale des directives royales.
En fait, la parlementaire n’a pas apprécié que le retard accusé dans le développement de ces projets de dessalement soit mis sur le dos des gouvernements des dix dernières années, soit ceux que son parti avait dirigés.
C’est pourquoi Fatima-Zahra Bata a directement interpellé le gouvernement actuel, l’appelant à se concentrer sur la gestion de ses projets, et à accélérer l’ouverture des plis relative au plus grand de ces chantiers, celui de la station de dessalement de Casablanca.
Pour la députée du PJD, face au retard dans l’attribution de ce marché, cette station est devenue le sujet de plusieurs rumeurs, entre celles faisant état d’une volonté de l’attribuer à une entreprise proche d’un ministre, et celles qui font référence à une volonté de confier le projet à une entreprise israélienne.
Selon Assabah, Fatima-Zahra Bata a directement interpellé Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’eau, afin qu’il fasse preuve de transparence et qu’il s’exprime publiquement sur ce qu’il se passe réellement en coulisses.
Bien entendu, cette sortie virulente de la députée de l’opposition n’a pas été du goût de ses confrères de la majorité. Ainsi, Mohamed Chouki, du RNI, a d’abord réagi en dénonçant les accusations de la parlementaire du PJD, l’accusant à son tour d’infraction au règlement intérieur de la première Chambre, après la divulgation de l’identité des entreprises concurrentes dans l’attribution de ce marché.
Par la suite, Ismail Benbi, son confrère de l’Istiqlal, a abondé dans le même sens, insistant sur le fait que le développement de ce projet de dessalement d’eau de mer a tardé à se concrétiser, à cause de l’inaction des ministres des gouvernements menés par le PJD.
Il en a voulu pour preuve la présentation en 2009, déjà, d’une feuille de route que les gouvernements ayant suivi celui dirigé par Abbas El Fassi n’ont pas mis en œuvre.
La confrontation ne s’est pas arrêtée là, puisque Mustapha Ibrahimi a tenté de voler au secours de sa consœur, en appelant la présidente de la séance à suspendre les débats et empêcher que des députés se répondent l’un à l’autre lors d’une séance pourtant consacrée aux questions sur l’action du gouvernement.
Pour ce qui est du fond du sujet, Assabah rapporte que Nizar Baraka a expliqué au cours de son intervention que les hauts cadres de son département étaient mobilisés à concrétiser les projets prévus dans la feuille de route de l’eau.
En ce qui concerne la station de dessalement de Casablanca, il a aussi précisé que le marché n’avait pas encore été attribué, parce que les offres reçues n’avaient pas été à la hauteur.
C’est la raison pour laquelle des réunions ont été organisées avec les candidats, afin qu’ils revoient leurs propositions, avec l’espoir que l’adjudication de ce marché de l’Etat s’effectue au mois d’août prochain.