Lundi dernier, les membres de la première Chambre ont voté pour le député du mouvement populaire, Said Serrar, comme président de la commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme. Ce dernier remplace donc Mohamed Moubdiî aujourd’hui derrière les barreaux pour détournement et dilapidation des deniers publics.
Le nouveau président a recueilli 142 des voix contre 26 pour son rival Raouf Abdellaoui, de l’opposition, mais n’appartenant à aucun groupe parlementaire.
Neuf bulletins ont été considérés comme nuls, ce qui fait que le nombre total de députés qui ont voté est de 177. En d’autres termes, explique le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 18 mai, 218 membres de la Chambre n’ont pas participé au vote. On ne peut donc pas dire que le député de Khouribga fasse l’objet d’unanimité.
Plus encore, poursuit le quotidien, son rival, le député du Front des forces démocratiques (FFD) n’a d’ailleurs présenté sa candidature qu’à la dernière minute. Sans doute pour brouiller les cartes.
En effet, relève Assabah, Raouf Abdellaoui Maan, l’ancien istiqlalien élu le 8 septembre 2021 sous la bannière du FFD, a quelque peu après renié sa formation, devant de ce fait, SAP ou sans appétence politique. Et ce n’est qu’il y a à peine quelques jours qu’il a déclaré officiellement auprès des instances de la Chambre qu’il souhaitait évoluer désormais dans le camp de l’opposition.
C’est donc en tant que membre de l’opposition et en faisant valoir les dispositions de l’article 10 de la Constitution qu’il a décidé de se présenter à l’opération de l’élection du président de la commission resté vacant depuis la démission de l’ancien titulaire du poste, l’ex-ministre Mohamed Moubdiî.
Bien sûr, l’initiative de l’ex-député FFD aujourd’hui SAP, n’est pas pour plaire aux élus du Mouvement populaire. Ils ont même manifesté leur colère, croyant que sa candidature n’est qu’un stratagème bien ficelé par les partis de la majorité. Cela dans le seul but de mettre leur parti, le MP, dans l’embarras.
En réaction, les harakis ont mené une campagne de mobilisation aussi bien au sein de l’opposition que parmi les membres des partis de la majorité pour s’assurer de garder ce poste dans le giron de leur parti.
Il faut dire, souligne le quotidien, que le président fraîchement élu n’était pas le seul candidat potentiel de son parti. Il a fallu pour qu’il accède au poste l’intervention du bureau politique et du comité des sages qui ont rejeté les autres candidatures.
Pour le MP, conclut le quotidien, cela a été difficile de trouver un nom à même de lui permettre de conjurer la malédiction de la commission de la justice.
Le premier président avait, en effet, été déchu par la Cour constitutionnelle pour infraction aux mesures de sécurité sanitaire, son successeur a vu son mandat invalidé pour fraude électorale alors que le troisième président est aujourd’hui en prison.
Cela dit, le médecin, Said Serrar, n’était pas au début le candidat du parti, il a été imposé par les membres du groupe parlementaire.