Pas un seul secteur n’a échappé aux critiques des partis de l’opposition, qui réagissaient, ce mercredi 8 mai dans les travées du parlement, au bilan de mi-mandat récemment dressé par Aziz Akhannouch, laissant le Chef du gouvernement et les députés de la majorité pantois.
Après avoir salué la présence d’Akhannouch au Parlement, à qui elle reprochait régulièrement la rareté de ses apparitions devant l’institution législative, ainsi que celles de son équipe, l’opposition s’est livrée à une destruction en règle du bilan gouvernemental.
À l’unisson, les groupes de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), du Mouvement populaire (MP), du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et du Parti justice et développement (PJD) ont estimé que la mise en place des réformes des secteurs de la santé, de la protection sociale et de l’éducation, et des aides directes aux démunis a été «marquée par des dysfonctionnements divers». Et s’ils ont reconnu au gouvernement le mérite d’avoir entrepris des «réformes administratives liées à ces quatre grands chantiers», ils persistent à penser que, «sur le terrain, beaucoup reste à faire».
Tour à tour, Abderrahim Chahid (USFP), Driss Sentissi (MP), Rachid Hamouni (PPS) et Abdellah Bouanou (PJD) se sont employés à torpiller les acquis dont s’enorgueillit le gouvernement, s’opposant fermement à la terminologie de «l’État social» dont se prévaut l’exécutif. «Vos réformes sont des déclarations d’intention qui restent à prouver sur le terrain. La réforme de la protection sociale n’a retenu que 4 millions de bénéficiaires pour le système de l’AMO Ettadamoun, laissant sur le côté de la route près de 8 millions de personnes, sans aucune couverture», a tonné le chef du groupe parlementaire du PPS.
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Même verdict concernant l’aide directe aux démunis, qui a été, selon Rachid Hamouni, un fiasco, vu que le gouvernement a «éliminé des familles qui avaient été pourtant sélectionnées dans un premier temps, pour la simple raison qu’ils possèdent un poste de télévision ou un téléphone portable». «Certains bénéficiaires ont même vu le montant de 500 dirhams qu’ils perçoivent amputé de la cotisation à l’AMO de 120 dirhams par personne», a-t-il ajouté.
Même la récente augmentation du SMIG et des traitements des fonctionnaires n’a pas trouvé grâce aux yeux de l’opposition, qui l’a jugée «faible par rapport à l’inflation et à la hausse vertigineuse des prix, notamment ceux des hydrocarbures». «Les fronts que vous avez ouverts, monsieur le Chef du gouvernement, ont besoin d’une économie solide. Et ce n’est pas le cas de la nôtre», a poursuivi député du Parti du Livre.
Le président du groupement du PJD a pour sa part estimé que le Chef du gouvernement a été dans l’incapacité de réaliser les engagements contenus dans son programme. «Le taux de croissance n’a pas dépassé les 2,8%, alors que près de 14.000 entreprises ont fait faillite, contribuant à porter le taux de chômage à 13,7%», a argumenté Abdellah Bouanou.
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En guise de réaction, Aziz Akhannouch a surpris l’assistance en brandissant des pancartes sur lesquelles étaient inscrits, point par point, l’ensemble des réalisations et des budgets affectés. «Quand on s’engage, on exécute», a-t-il martelé, ajoutant que l’exécutif est porteur de «40 engagements» qu’il tiendra durant son mandat.
Après son passage devant la Chambre des représentants, le Chef du gouvernement se présentera demain jeudi devant la Chambre des conseillers, pour recueillir les interventions de l’opposition à son bilan mi-mandat. Et il y a fort à croire que les débats seront tout aussi animés…