Une source à l’Union pour la république (UPR, au pouvoir) a affirmé à la presse locale que ce parti «n’a reçu aucune invitation pour la réception offerte samedi soir dernier par l’ambassade du Maroc à l’occasion de la Fête du Trône». La même source, relayée par les principaux titres de la presse nouakchottoise paraissant ce lundi 1er août, relève que, à l’opposé du parti du président Mohamed Ould Abdelaziz, «des parlementaires d’autres partis de la majorité y ont été invités».
«Pourquoi d’autres partis et pas l'UPR ?». C’est la question que cette «source» au parti mauritanien au pouvoir aurait dû se poser. Mais elle ne l’a pas fait préférant sournoisement s’arrêter à l’effet sans remonter aux causes d’une crise savamment orchestrée avec le Maroc par le patron de son parti, et néanmoins président de la république de Mauritanie, Mohamed Ould Abdelaziz.
«Les relations entre la Mauritanie et le Maroc ne sont plus au beau fixe depuis que le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, a adressé un message de condoléances et décrété un deuil de trois jours, le mois de juin passé, à l’occasion du décès du président de la «RASD» Mohamed Abdelaziz», avancent les médias locaux et sous-régionaux, en guise d’explication à cette crise.
Rien que ça? Rappelez-vous: pas plus tard que le 25 juillet, ce même président mauritanien se permettait d’arborer, sur l’affiche du 27e Sommet arabe, la carte du royaume du Maroc sans son Sahara !
Un acte qu’aucun autre pays hôte desdits Sommets n’a jamais osé, depuis la création de la Ligue arabe en 1945. De quel droit, et du haut de quelle irresponsabilité, le président Ould Abdelaziz s’est-il donc autorisé d’attenter au principe sacré de l’intégrité territoriale du royaume du Maroc ?
Il apparaît à l’évidence que les «condoléances» adressées par ce président en mal de légitimité populaire, -il est arrivé au pouvoir par le biais d’un putsch en 2008-, ne sont pas que l’expression d’un simple sentiment de compassion à l’endroit du Polisario. Pas plus d’ailleurs que ce «deuil de trois jours» décrété par ce même «président» qui semble prendre plaisir à faire chanter le Maroc sur sa souveraineté territoriale.
Sinon, comment expliquer cette nouvelle incursion de l’armée mauritanienne, pas plus tard que vendredi dernier dans la localité marocaine Lagouira, où elle s’est à nouveau permise de lever le drapeau mauritanien ?
Pourtant à la mi-décembre 2015, le président mauritanien avait officiellement reçu à ce sujet une délégation marocaine de haut niveau composée du ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar, du directeur de la DGED Mohamed Yassine Mansouri et de l’Inspecteur général des Forces armées royales, commandant la zone sud, le général de corps d’armée Bouchaïb Arroub.
Rien n’y fait. Il s’avère que le président mauritanien veut faire le jeu d’Alger, mettant en brèche le légendaire principe de la «neutralité mauritanienne» dans le conflit saharien. Mais cette imprudence peut lui valoir des ennuis dont il se serait bien passé. En effet, on ne joue pas avec l’intégrité territoriale du royaume. Autrement dit, cela reviendrait à jouer avec le feu.