Nomination de six ambassadeurs: ce qu’il faut retenir de ce mouvement diplomatique hautement qualitatif

Le siège du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, à Rabat.

Un mouvement diplomatique «qualitatif» vient d’être opéré suite à la nomination, par le roi Mohammed VI, de six ambassadeurs aux Émirats arabes unis, en Jordanie, en Égypte, en France, en Chine et aux États-Unis d’Amérique.

Le 19/10/2023 à 19h27

Acté lors du Conseil des ministres tenu ce jeudi 19 octobre 2023, ce mouvement diplomatique a concerné six pays stratégiques, avec lesquels le Maroc entretient des liens historiques, des partenariats multidimensionnels, des points de vue convergents autour de la question du Sahara marocain, et une coordination diplomatique sur plusieurs enjeux régionaux.

Il s’agit de:

Ahmed Tazi, ambassadeur aux Emirats arabes unis.

Fouad Akhrif, ambassadeur auprès du Royaume hachémite de Jordanie.

Mohamed Ait Ouali, ambassadeur auprès de la République arabe d’Égypte.

Samira Sitaïl, ambassadeur auprès de la République française.

Abdelkader El Ansari, ambassadeur auprès de la République populaire de Chine.

Youssef Amrani, ambassadeur auprès des États-Unis d’Amérique.

Cette vague de nominations concerne des pays avec lesquels les relations ont toujours été impulsées et suivies directement par le Souverain. Trois de ces pays sont des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (États-Unis, France et Chine); les trois autres sont des pays clés dans le monde arabe et au sein de la Ligue des États arabes.

Ces nominations interviennent dans un contexte de turbulence au Moyen-Orient (Égypte, Jordanie, Émirats arabes unis et États-Unis) et de tensions accrues entre la Chine et les États-Unis. Sur le plan bilatéral, le Maroc entretient avec les six pays concernés par ce mouvement des relations solides, mais avec une volonté de les renforcer, d’ajuster leurs paradigmes et d’enrichir leur contenu.

L’analyse des CV et des profils des ambassadeurs nommés ce jeudi par le Souverain permet de souligner la consécration de la méritocratie et du professionnalisme de la diplomatie. En effet, cinq des six ambassadeurs nommés sont des cadres du ministère des Affaires étrangères. Cela témoigne de la confiance royale dans le professionnalisme et la compétence des cadres de la diplomatie marocaine, qui se voient ainsi confier des postes de premier plan.

Mieux encore, ces nominations confortent l’expérience diplomatique: quatre des six ambassadeurs nommés ont déjà occupé, à plusieurs reprises, des postes diplomatiques comme ambassadeurs (plus d’une dizaine de postes à eux quatre). Ils ont tous occupé des hautes fonctions au sein du ministère (ministre délégué, secrétaire général et directeurs centraux). Ils connaissent bien leurs zones d’affectation respectives, puisqu’ils ont occupé séparément les postes de directeur Asie en Chine, directeur des pays arabes en Jordanie, représentant auprès de la Ligue des États arabes aux Émirats arabes unis, ancien membre de l’ambassade au Caire (ce dernier devient ambassadeur dans le même pays).

Par ailleurs, la nomination de Samira Sitail, nouvelle ambassadrice du Maroc à Paris, se veut une ouverture sur un profil de qualité. Il s’agit de la première femme à occuper ce poste depuis l’indépendance.

Armée d’une grande expérience médiatique nationale et internationale, l’ancienne journaliste vedette de la chaîne 2M a une grande maîtrise du champ politique et des principaux enjeux économiques et sociaux du Royaume, conjuguée à une très bonne connaissance du paysage politique et médiatique français. Sans omettre son appartenance à la «famille diplomatique» marocaine, son conjoint n’est autre que Samir Addahre, un diplomate de carrière qui officie actuellement en tant qu’ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l’UNESCO.

Par Wadie El Mouden
Le 19/10/2023 à 19h27