N’arrivant toujours pas à digérer le rapport de la Banque mondiale, la junte algérienne accuse de nouveau le Maroc

Le360

Revue de presseA travers l’agence de presse officielle, la junte s’attaque à nouveau au Maroc en l’accusant d’être l’initiateur du rapport de la Banque mondiale qui prévoit un «séisme économique», en Algérie. Grotesque et pathologiquement obsédée par le Maroc, la dépêche de l’APS fait office de CV de «l’Algérie nouvelle», vantée par le régime.

Le 05/01/2022 à 17h41

L’auteur du rapport de la Banque mondiale sur l’Algérie est un ami du prince Moulay Rachid. C’est la dernière trouvaille de l’ubuesque régime algérien, rendue publique par l’agence d’Etat, APS, dans une dépêche publiée le mardi 4 janvier 2022. L’auteur du rapport «Farid Belhaj, qui est de nationalité tunisienne, avait occupé le poste de chef de cabinet du président de la Banque mondiale, est un ami proche du prince du Maroc, Moulay Rachid et de nombreux ministres marocains», explique l’agence de presse algérienne. Elle en déduit que ce rapport a été «réalisé sur orientation du palais royal marocain».

Et d’ajouter: «Ce douteux personnage, malsain est entré à la Banque mondiale en 1996 en qualité de conseiller juridique, notamment pour le Maroc, l'Egypte, l'Iran, l'Algérie et la Thaïlande. De 2002 à 2007, il a été responsable des opérations de la BM pour le Maroc, ce qui justifie toute sa haine envers l'Algérie.» Poursuivant son brillant raisonnement, la junte conclut: «à partir de là, il ne faut plus s'étonner de lire à l'avenir de faux-rapports sur l'Algérie commandés et orientés par le Makhzen marocain».

Oui, difficile de savoir s’il faut rire ou s’affliger devant un niveau de bassesse qui défie l’imagination.

En tout cas, ce raisonnement, sans doute l’un des plus tortueux de la planète, est révélateur d’une pathologie qui devient de plus en plus aiguë dans les rangs de la junte algérienne. Pareil raisonnement mérite incontestablement le prix de la Banque mondiale pour la meilleure idée fixe.

Cette dépêche reflète parfaitement l’ADN de l’Algérie. Tout y est: la haine enragée contre le Maroc, la fuite en avant, le délire paranoïaque, l’isolement, l’invective, l’outrance, l’hystérie et l’absence de peur du grotesque.

Pour rappel, le 28 décembre dernier, l’agence de presse algérienne, réagissant sur ce dernier rapport de la Banque mondiale sur l’Algérie, a vertement attaqué l’institution de Bretton Woods, qui fermerait les yeux sur «le voisin de l’Ouest» (le Maroc), alors qu’elle diffuse «des informations tendancieuses et sournoises sur la situation économique en Algérie».

Pourtant, dans son rapport du 22 décembre 2021, la BM a juste mis en garde contre l’excessif coût des importations qui ont atteint, en 2021, plus de 50 milliards de dollars, l’insignifiance des exportations (dont le pouvoir algérien se vante pourtant du fait qu’elles ont atteint 4,5 milliards de dollars), et la pauvreté rampante dans le pays. Pour la BM, ce cocktail de signaux rouges risque de conduire à un «séisme».

En somme, un langage en-deçà de la réalité en Algérie où les pénuries des produits de première nécessité sont le triste quotidien des citoyens et où l’inflation galope à deux chiffres.

Cette dépêche de l’APS sonne comme le CV de l’Algérie, dirigée par le tandem Chengriha-Tebboune. Elle est la plus juste fiche de présentation de «l’Algérie nouvelle», vantée par la junte.

Par Mohammed Ould Boah
Le 05/01/2022 à 17h41