Mines antipersonnel: une énième charge de la junte contre le Maroc, désamorcée par les faits

Un soldat manipule une mine antipersonnel avant une détonation contrôlée lors d'une cérémonie de destruction de mines antipersonnel, ici en Thaïlande, le 6 août 2019. . Lillian SUWANRUMPHA / AFP

Célébrant à leur manière la Journée internationale de la lutte anti-mines, des médias algériens inféodés à la dictature militaire en place en ont profité pour accabler de nouveau le Maroc. La Radio algérienne, en l’occurrence, l’accuse de tous les fléaux causés par les mines antipersonnel, les restes explosifs de guerre (REG) et les bombes à sous-munitions au Sahara. Rien n’est, cependant, plus faux. La preuve en chiffres.

Le 05/04/2023 à 16h33

C’est devenu une habitude, voire un réflexe. Toutes les occasions sont bonnes pour tirer sur le Maroc, s’agissant de la junte au pouvoir en Algérie et de ses relais. La Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte anti-mines, célébrée tous les 4 avril en tant qu’occasion pour rendre hommage aux victimes de ces engins, n’a pas échappé à la règle. Cette date est devenue un rendez-vous à ne pas manquer pour véhiculer toutes les allégations possibles et imaginables sur la question des mines antipersonnel au Sahara.

Cette année, c’est à la Radio nationale algérienne, un établissement public «d’informations», qu’est revenu l’honneur de charger le Royaume, confectionnant pour l’occasion une sortie ubuesque, faisant écho d’une aggravation des fléaux causés par les mines antipersonnel, les restes explosifs de guerre (REG) et les bombes à sous-munitions au Sahara. Le cadre général planté par le média de la junte est tout aussi lunaire. Comprenez «la rupture par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu», mais aussi et surtout «la normalisation de ses relations avec l’entité sioniste». Et puis, tant qu’à faire, ajoutons le «refus persistant» du Maroc «de coopérer avec les instances et organisations internationales».

96.862 mines neutralisées au 28 février 2023

La radio du voisin de l’est oublie juste que c’est le Polisario qui a «déclaré la guerre» à coups de communiqués et d’annonces de gros bobos infligés à «l’ennemi» marocain. Elle ignore également que la reprise des relations entre le Maroc et Israël obéit à d’autres considérations. Quant au manque de coopération, c’est plutôt à ses donneurs d’ordres que le média algérien devrait retourner la question, eux qui refusent de prendre part aux pourparlers sur le dossier, menés sous l’égide de l’ONU, tout en nourrissant le feu du séparatisme et des tensions régionales. Qu’à cela ne tienne. Cette fameuse dépêche a été transmise à sa créature fantoche qui, pour plaire à son mentor, l’a publiée, texto, à travers sa pseudo-agence de presse.

Plus sérieusement, en réalité, les efforts du Royaume du Maroc en matière de déminage et de lutte anti-mines ne sont plus à démontrer. Ils sont traduits, d’une manière palpable, par les données contenues dans les rapports volontaires que le Maroc soumet annuellement et en toute transparence aux instances de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel. Ainsi, le Royaume a réussi, grâce à ses propres moyens et efforts, à éliminer la menace sur une superficie de 6.130 km², a neutralisé 96.862 mines, dont 49.390 mines antipersonnel, et a procédé à la destruction de 21.873 REG au 28 février 2023.

2.746 victimes marocaines des mines antipersonnel

Le Maroc compte, par ailleurs, parmi les victimes de ces mines et continue de déplorer des victimes, essentiellement dues aux engins piégés posés par le passé par le Polisario de manière aléatoire et anarchique, sans plans ni repères. Ainsi, 2.746 victimes, dont 820 décès, ont été enregistrées dans les provinces du sud du Maroc depuis 1975 jusqu’à fin février 2023.

Il y a donc les fabulations, mais aussi les réalités implacables, celles d’un Sahara atlantique stable et en plein essor économique et d’un pays pleinement inscrit dans les efforts de la communauté internationale, notamment sur le registre des mines antipersonnel. En face, une junte et une milice qui font de toute échéance internationale, abstraction faite de sa nature, une occasion de «casser du Maroc», n’hésitant pas à dévoyer des questions purement humanitaires.

Par Youssef Bellarbi
Le 05/04/2023 à 16h33