Michelle Tabarot, députée du parti Les Républicains: «J’en veux à Macron d’avoir sacrifié notre relation avec le Maroc pour plaire au pouvoir algérien»

Le président français Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune, lors de la visite du premier en Algérie, en août 2022.

Le 27/08/2023 à 17h39

VidéoLe tropisme algérien du président Macron continue de lui attirer de sévères critiques. Il a en a largement été question, ce dimanche 27 août, lors de la cérémonie marquant la rentrée politique du parti Les Républicains. Les détails dans cette intervention de la députée Michelle Tabarot.

Le tropisme algérien du président français passe mal, très mal auprès de la classe politique hexagonale. Décrié de partout, il en a été question, ce dimanche 27 août, lors de la grande cérémonie marquant la rentrée politique du parti Les Républicains d’Éric Ciotti, organisée près de la ville de Nice.

Prenant la parole au début des travaux de cette importante rencontre, la députée Michelle Tabarot a critiqué Emmanuel Macron pour sa persévérance à voir en l’Algérie un partenaire en Afrique du Nord -un pari perdu d’avance- au détriment des relations avec le Maroc, l’allié le plus sûr et le plus fiable.

«Je lui en veux aussi d’avoir sacrifié notre relation avec le Maroc pour tenter de plaire au pouvoir algérien», a clamé l’élue LR, qui rappelle son récent déplacement au Royaume avec une délégation de sa formation politique.

«À l’initiative d’Éric Ciotti, nous sommes allés, mon amie Rachida (Dati, ndlr), Ronan Le Gleut et moi, dans ce grand pays il y a quelques semaines pour y rencontrer des responsables politiques. Je veux leur dire notre volonté de relancer nos relations», enchaîne Michelle Tabarot.

La députée LR, membre de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale française, rappelle à Macron une évidence qu’il semble pratiquement le seul à ne pas saisir. «Pour nous, il n’y aura pas de politique méditerranéenne sans le Maroc et il faut que le président de la République le comprenne enfin!», conclut Michelle Tabarot.

Début mai dernier, une importante dénégation du parti Les Républicains, menée par son président Éric Ciotti, était en visite au Maroc pour rencontrer plusieurs responsables politiques du Royaume, et ce dans l’espoir de contribuer au dégel entre les deux pays.

«Nous voulons témoigner de l’indispensable lien entre nos partis, bien sûr, mais surtout entre la France et le Maroc. Nous avons des liens culturels, économiques très puissants, qui s’expriment par la présence de nombreuses entreprises françaises au Maroc, des relations commerciales fortes», nous avait déclaré le chef de file de LR à l’issue d’une rencontre avec Aziz Akhannouch, chef du gouvernement marocain et président du RNI.

La députée Michelle Tabarot est revenue ce dimanche sur l’affront fait à la France par le régime algérien, avec la réintroduction dans son hymne national d’un couplet particulièrement hostile, démarche qui a fortement courroucé la classe politique hexagonale.

En effet, le président Abdelmadjid Tebboune a signé un décret rétablissant un couplet anti-français dans l’hymne national de l’Algérie. «Qassaman», titre de l’hymne national algérien, redevient à nouveau le seul hymne au monde à citer, sous le ton du défi et de la haine, le nom d’un autre pays en ces termes: «Ô France! Le temps des palabres est révolu. Nous l’avons clos comme on ferme un livre. Ô France! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes. Prépare-toi!». Ce couplet avait disparu de l’hymne national algérien depuis 1986.

Par Mohammed Boudarham et Said Bouchrit
Le 27/08/2023 à 17h39