«Après le retrait attendu de la reconnaissance de la fantomatique RASD par le Kenya, les deux pays vont s’engager vers l’instauration d’une forte coopération économique dans divers secteurs», a estimé le politologue, Redouane Amimi, dans un entretien avec le360.
Ce dernier a rappelé que le Kenya constitue en Afrique la 5e puissance économique dont les atouts reposent sur l’agriculture (plus de 37% de son PIB) et le développement des services bancaires et financiers. Le tourisme et les transports font du Kenya, dont le taux de croissance annuel reste élevé, le hub de l’Afrique de l’Est, a ajouté Redouane Amimi, professeur de droit à la Faculté des sciences juridiques et économiques de Rabat-Agdal.
Avant de continuer à commenter les perspectives économiques, appelées à s’ouvrir aux deux pays, le politologue a tenu à souligner la profondeur du sens de la révocation de la RASD. Il a cité le cinglant démenti de Raila Odinga, leader de la Coalition Azimio La Umoja et principal rival de William Ruto lors de la dernière élection présidentielle kényane, qui a rejeté les informations selon lesquelles il aurait attaqué la décision du président kényan de révoquer la reconnaissance de la pseudo-RASD.
Par ailleurs, on estime dans les milieux économiques au Maroc que la promotion du partenariat économique entre les deux pays n’aura pas de mal à démarrer rapidement puisque Rabat et Nairobi bénéficient déjà d’un cadre juridique marqué par l’existence d’un accord de libre-échange économique entre les deux pays.
«Le Maroc possède aussi les moyens de pouvoir renforcer sa présence dans un marché kényan de 40 millions de consommateurs», a déclaré le politologue avant de rappeler que les deux pays sont déjà reliés directement par des vols entre Casablanca et Nairobi.
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Le Maroc, selon les observateurs, peut contribuer également au développement de l’agriculture kényane en vendant à ce pays des phosphates et des engrais, et pourquoi pas, construire chez le partenaire une usine de fertilisants. Le Royaume pourrait également fournir son expérience dans la construction des logements économiques.
«Avec le Kenya, le Maroc a ainsi ouvert une nouvelle et large voie pour consolider les liens économiques, sur la base de gagnant-gagnant sachant que ce pays a bien saisi et capté le message marocain», a estimé le politologue.
En conclusion, Redouane Amimi a invité le patronat marocain à adhérer à cette offensive en mettant en relief la nouvelle charte de l’investissement initiée par le roi Mohammed VI.