Cela a tout pour ressembler à une opération de «nettoyage» au niveau des marchés publics, opération que vient d’enclencher le ministère de l’Intérieur. Plusieurs appels d’offres soupçonnés de dysfonctionnement viennent d’être annulés, nous apprend Assabah dans son édition du lundi 13 juin. La publication évoque d’abord le cas d’un marché d’entretien des espaces verts à Ait Melloul, près d’Agadir et un autre, dans la même commune, relatif à l’embellissement des abords d’une route nationale. Ces deux appels d’offres, ajoute Assabah, font actuellement l’objet d’une enquête ouverte par le Wali de la région du Souss. Ce dernier n’est pas le seul à s’intéresser aux conditions dans lesquelles des marchés publics ont été lancés dans la zone où il opère. A Rabat, c’est le Directeur général de la société de développement local (SDL) Rabat Aménagement qui vient de déposer une plainte concernant ce qu’il qualifie de «conditions rédhibitoires» dans un appel d’offres relatif à l’aménagement d’espaces verts et d’espaces de jeu dans l’une des communes de la capitale. Même constat au niveau du ministère de l’Equipement, dont un responsable vient d’annoncer qu’un appel d’offres relatif à la construction d’un centre hospitalier à Al Hoceima est étudié par les services compétents.
A Casablanca aussi, rapporte Assabah, plusieurs plaintes ont été déposées concernant des appels d’offres lancés pour différents travaux au sein de la métropole. Autant dire que la tendance est générale et concerne plusieurs villes du Royaume où une opération mains propres semblent avoir été initiée, et ce dans un contexte où les dysfonctionnements qui marquent certains appels d’offres deviennent une véritable épine dans les pieds des ministères de l’Intérieur et des Finances.
A ce sujet, le quotidien explique que, ces derniers temps, la Confédération marocaine des TPME est souvent montée au front pour dénoncer les cahiers des charges de certains marchés publics qui, selon elle, montre des ententes avec certaines entreprises privilégiées. Cela se voit d’ailleurs au niveau de certaines prestations qui sont devenues le monopole de certaines entreprises identifiées. Comme le fait remarquer le journal, ces pratiques menacent sérieusement la survie des TPME qui se voient, de fait, exclues de la plupart des marchés. Interrogé, l'un des représentants de cette catégorie d’entreprises explique à Assabah que les pratiques dont font preuve certains élus et responsables locaux vont à l’encontre des directives données par le Souverain pour soutenir les porteurs de projets et les petites entreprises. En effet, en s’entendant avec certaines entreprises, ces responsables font non seulement preuve de mauvaise gouvernance, mais mettent également une corde au cou des TPME qui tentent de se trouver une place dans le tissu économique.