L’USFP menace le gouvernement d’une motion de censure

Driss Lachgar, premier secrétaire de l'USFP.. MAP

Revue de presseLors de la réunion du conseil national de l’USFP, tenue samedi dernier, Driss Lachguar a sorti l’artillerie lourde, multipliant les accusations contre le gouvernement. Il a aussi mis en garde sur l’impact de ce qu’il appelle «l’hégémonisme» de la majorité sur l’indépendance des institutions de l’État. Une revue de presse des quotidiens Assabah et Al Ahdath Al maghribia.

Le 28/01/2024 à 20h59

Lors du conseil national de l’USFP, tenu samedi à Rabat, le premier secrétaire du parti a menacé de déposer une motion de censure contre le gouvernement. Le chef de file du premier parti de l’opposition est sans doute conscient que c’est une menace en l’air, puisque le gouvernement dispose d’une majorité confortable qui le met à l’abri de ce genre de risques, relève le quotidien Assabah dans sa livraison du lundi 29 janvier.

Il n’en reste pas moins que Driss Lachguar a bien appelé l’opposition à activer l’article 105 de la Constitution à la première Chambre et l’article 106 dans la Chambre des conseillers.

Dans le premier cas, il s’agit, précisons-le, de mettre en cause la responsabilité du gouvernement par le vote d’une motion de censure. Celle-ci n’est recevable que si elle est signée par le cinquième au moins des membres composant la Chambre et n’est approuvée que par le vote de la majorité absolue.

Dans le deuxième cas, il est question d’interpeller le gouvernement par le moyen d’une motion signée par, au moins, le cinquième des membres de la Chambre des conseillers et qui ne peut être approuvée que par le vote de la majorité absolue.

Ce qui fait dire au quotidien que, dans tous les cas, c’est une tentative vouée à l’échec, mais le patron de l’USFP veut sans doute rappeler à la mémoire les motions de censure de 1964 et celle de 1990, qui n’ont d’ailleurs pas abouti. C’est cependant, estime-t-il, une occasion pour pousser le gouvernement à une position de défense au lieu de continuer à marginaliser l’opposition et la priver du plein exercice de ses droits constitutionnels, relève le quotidien.

Maintenant que le premier secrétaire de l’USFP est, grâce à son instinct politique, convaincu que son parti n’est pas le bienvenu dans le gouvernement Akhannouch, il multiplie les attaques contre l’Exécutif. Il accuse d’ailleurs l’actuelle majorité d’avoir exploité les mécanismes de gestion des affaires publiques pour consacrer sa politique de domination.

Lachgar laisse entendre, en ce sens, que tout porte à croire que la majorité actuelle utilisera le chantier des aides directes à son profit lors des prochaines échéances électorales.

C’est que, d’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui aborde le même sujet dans son édition du même jour, Lachgar déjà les yeux braqués sur les élections de 2026. L’USFP entame ainsi les échauffements pour le prochain scrutin législatif, relève le quotidien.

Driss Lachguar a, en ce sens, répété pour la énième fois que la majorité gouvernementale exploitait à fonds tout le champ politique, que cela soit de manière horizontale ou verticale. Le patron de l’USFP n’a eu de cesse, en effet, de décrier ce qu’il appelle «l’hégémonisme» de la majorité gouvernementale et ses tentatives visant à perpétuer sa mainmise sur les institutions élues aussi bien sur le plan national, régional et local.

Cela, tout en accusant le gouvernement et sa majorité de profiter de cette position dominante pour influer sur certaines institutions de l’État. Lachguar fait allusion au nombreux procès en justice dans lesquels sont impliqués, entre autres, des parlementaires des partis de la coalition gouvernementale. Il a, de ce fait, mis en garde contre les conséquences de cette tendance sur l’indépendance des institutions de l’État.

Par Amyne Asemlal
Le 28/01/2024 à 20h59