Le 13 juin 2024, à Bari, en Italie, Emmanuel Macron aurait informé Abdelmadjid Tebboune du tournant majeur de la politique étrangère française vis-à-vis du Sahara marocain, selon les déclarations faites ce mercredi 31 juillet 2024 par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf. Entre deux accolades et un excès de familiarité du président algérien. Il faut dire que depuis cette entrevue, le régime d’Alger s’est emmêlé les pinceaux au point d’adopter une posture particulièrement agressive envers Macron.
Ainsi, la presse algérienne, véritable outil de propagande du régime, a intensifié ses attaques contre Emmanuel Macron. Cet acharnement médiatique orchestré par Alger visait non seulement à dissuader le soutien français à la marocanité du Sahara, mais également à distraire l’opinion publique algérienne des implications diplomatiques et économiques de cette décision historique.
La rage des médias algériens a culminé jeudi dernier avec l’annonce officielle du ministère algérien des Affaires étrangères sur ce dossier. Dans un communiqué, Alger avait considéré la reconnaissance française comme un «acte de soutien sans équivoque et sans nuance» au plan d’autonomie proposé par le Maroc et à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud. Cette réaction témoignait fortement de la difficulté qu’éprouve le régime d’Alger à accepter l’alignement significatif des puissances internationales sur la position marocaine.
Attaf a également déclaré que le retrait, hier mardi, de l’ambassadeur d’Algérie en France «n’est pas un simple rappel d’ambassadeur pour des consultations. C’est une diminution de la représentation diplomatique. C’est un pas important pour exprimer notre condamnation et notre réprobation». Si elle illustre une fois de plus l’attitude hystérique et irréaliste du régime d’Alger, cette décision démontre par ailleurs qu’elle est dictée par une animosité persistante envers le Maroc et non par des considérations politiques. Elle dénote en outre d’une absence totale de vision et de maturité diplomatiques.
De plus, les menaces de nouvelles mesures de la part du régime algérien contre la France ont beaucoup plus de chance de se retourner contre ses propres intérêts que d’impressionner Paris. C’est ce qu’explique par ailleurs l’ancien ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, dans une récente interview au Figaro, en soulignant qu’en détenant des outils de pression importants tels que les accords sur les visas et l’accord sur les passeports diplomatiques, la France pourrait infliger des sanctions et des restrictions considérables aux généraux algériens.
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«Il faut savoir raison garder, d’autant plus que Paris dispose, pour ce qui le concerne, de plusieurs leviers qui, s’il le voulait pourraient être utilisés très rapidement», fait remarquer Driencourt. «Par exemple, évidemment, les visas, l’accord de 1968 sur l’installation des Algériens en France, mais aussi, si on voulait aller plus loin, l’accord de 2007 qui exonère de visas les détenteurs algériens de passeports diplomatiques (c’est-à-dire tous les dirigeants civils et militaires), les accords de sécurité sociale, etc. Alger a-t-il intérêt à pousser la France dans cette voie?», a-t-il affirmé.