L’historien Jilali El Adnani: la France garde secrètes les archives qui prouvent la marocanité du Sahara

L’historien Jilali El Adnani.

Le 14/01/2024 à 14h53

VidéoL’historien Jilali El Adnani, auteur de l’ouvrage «Le Sahara à l’épreuve de la colonisation», a exploité un volet important des documents que contient le centre des archives d’Aix-en-Provence. Il y a trouvé surtout des archives qui ont été classées secrètes par la France et qui prouvent la marocanité du Sahara.

L’historien Jilali El Adnani, interviewé par Le360, a publié récemment son dernier ouvrage «Le Sahara à l’épreuve de la colonisation». Cet ouvrage d’une grande rigueur a exploité un volet «très important», dit-il, des documents que contient le centre des archives d’Aix-en-Provence; un volet qui n’a pas été traité par les historiens et qui concerne le Maroc, entre autres pays.

«J’ai trouvé dans ce centre des documents très importants, dont certains remontent au 19e siècle. On y découvre, par exemple, des documents qui innocentent le général Lyautey en ce qui concerne la question du Sahara marocain, démontrant qu’il n’a pas annexé des terres marocaines à l’Algérie, entre 1923 et 1925, mais a plutôt défendu la marocanité du Sahara, en collectant des documents et témoignages qui le prouvent. Cela fait, d’ailleurs, partie des raisons qui expliquent son limogeage qui, en réalité, n’est pas dû à la défaite militaire au Rif. Ces documents sont en cours de préparation pour publication», note Jilali El Adnani.

L’historien a précisé qu’il a exploité des archives qui ont longtemps été classées secret défense, et ce, après leur publication vers la fin des années 80 et en 90. La publication de ces archives par la France est, d’ailleurs, toujours en cours.

Mais, les autorités françaises ont fait marche arrière et ont décidé de suspendre la publication, qui était prévue initialement en trois parties, juste après la publication de l’ouvrage «Le Sahara à l’épreuve de la colonisation», révèle Jilali El Adnani. Car ces documents sont de nature à montrer la responsabilité évidente de la France dans l’affaire du Sahara, ce qui la poussera à reconnaitre sa marocanité, souligne l’historien.

Par Achraf El Hassani et Khalil Essalak
Le 14/01/2024 à 14h53