Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a mis en garde ses concitoyens contre les risques qu’ils encourent à se rendre à Tindouf. Cette zone, poursuit-t-il, est «considérée à risque et doit été évitée», rapporte Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 17 mai.
Le département d’Albares a indiqué que «les coopérants doivent également prendre compte des recommandations de l’Agence espagnole internationale de coopération et de développement (AECID)». Et le ministère de poursuivre que les citoyens espagnols sont tenus d’informer le consulat général d’Espagne à Oran et le bureau de l’AECID de leurs déplacements dans les camps de Tindouf. La même source a demandé aux Espagnols d’éviter d’amener des dons destinés aux Sahraouis en précisant que ces actions «nécessitent des autorisations obligatoires de la part des autorités algériennes».
Le régime militaire algérien et les milices terroristes du Polisario veillent à contrôler l’assistance humanitaire pour la détourner et la revendre en Algérie et en Mauritanie. A preuve, en 2020, le Polisario a demandé aux associations espagnoles d’utiliser leurs moyens de transport pour acheminer les aides destinées à la population des camps de Tindouf.
Mieux encore, les milices armées avaient même menacé que toute «désobéissance» entrainera la saisie de tous les produits, aliments et médicaments par les autorités algériennes. Ce n’est pas la première fois que les autorités espagnoles déconseillent à leurs ressortissants de se rendre en Algérie en raison de l’instabilité dans la région et surtout à cause d’une forte menace terroriste.
C’est ainsi qu’en février 2024, relaie Al Ahdath Al Maghribia, ils les ont vivement mis en garde après les troubles qui se sont produits dans les camps de Tindouf. En 2019, l’ancien chef de la diplomatie espagnole, Josep Borrel, aujourd’hui Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, avait édicté les mêmes recommandations à ses compatriotes pour les prévenir des risques terroristes.
L’on se rappelle qu’en 2011, trois coopérants européens avaient été enlevés dans les camps de Tindouf. Pris la main dans le sac, le Polisario avait attribué ces actes à Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) avouant ainsi, à l’insu de son plein gré, ses accointances avec les groupes terroristes dans le Sahel.
Le chef du groupe armé jihadiste État islamique au Grand sahara, Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, qui a été tué en 2021 par les forces françaises, n’avait-il pas fait ses premières armes dans les camps de Tindouf? Il a été formé en Algérie avant de se radicaliser et de s’enrôler dans la mouvance armée islamiste. Ce qui ne laisse aucun doute sur la collusion avérée entre les milices armées polisariennes et les groupes terroristes dans le Sahel.