Les 515 parlementaires, qui bénéficient de multiples avantages financiers et en nature, tendent toujours la main pour avoir plus. Non satisfaits de la carte de gratuité du train, d’avion, de l’indemnité pour le carburant et les frais d’autoroute, ils réclament aujourd'hui de voyager gratis à bord d’Al Boraq. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mardi 17 juillet, que les législateurs de la nation ont, en effet, adressé une requête aux présidents des deux Chambres, Habib El Malki et Hakim Benchemass, leur demandant de bénéficier d’une carte de gratuité pour le train à grande vitesse Al Boraq.
Selon certaines sources, le bureau de la Chambre des représentants a été la premier à approuver cette demande, avant que les parlementaires de la Chambre des conseillers ne demandent à Hakim Benchemass de suivre l’exemple de leurs collègues de la première Chambre. Contrairement à la longueur des débats souvent futiles dans l’hémicycle, cette demande est passée comme une lettre à la poste. Le directeur de l’ONCF, Rabie Khlie, n’a pas tergiversé et a décidé de confectionner pour les parlementaires des cartes leur permettant de voyager gratuitement dans le train Al Boraq.
Autant dire que les parlementaires savent mieux défendre leurs intérêts personnels que l’intérêt général de ceux qu’ils sont censés représenter dans l’hémicycle. Quant on sait que l’absentéisme des parlementaires bat son plein, y compris quand il s’agit de discuter de sujets aussi importants que la loi des Finances, on reste pantois devant la facilité avec laquelle ils obtiennent satisfaction quant à leurs revendications. Outre la pension de retraite qui a soulevé un tollé général au sein de l’opinion publique, ils bénéficient d’innombrables avantages.
Le parlementaire marocain perçoit un salaire mensuel de 32.800 dirhams, majoré de 7.000 dirhams s’il occupe une responsabilité au sein des deux Chambres. Il dispose en outre d’une carte de gratuité de train (1ereclasse), d’une indemnité de carburant de 800 dirhams/mois, d’une prise en charge des frais de péage, d’une chambres d’hôtel à Rabat (700 dirhams) et d’une somme de 2.000 dirhams/jour d’argent de poche quand il voyage à l’étranger.
Les présidents des deux Chambres, Habib El Malki et Hakim Benchemass, sont encore mieux lotis que leurs collègues. Ils touchent chacun un salaire mensuel de 42.000 dirhams mensuels, ainsi que des primes de représentation et de logement. Au total, ils gagnent près de 80.000 dirhams par mois et disposent, en outre, d’un chauffeur et d’un cuisinier. On comprend pourquoi les deux présidents des deux chambres approuvent toutes les doléances des parlementaires puisqu’ils finissent par en profiter aussi.