Non, le nouveau chef du gouvernement n'a pas eu volontairement recours aux technocrates. C’est en tout cas ce qu’a déclaré Aziz Akhannouch devant les deux Chambres pour présenter son programme électoral, en prenant la défense de son équipe, nommée par le roi Mohammed VI le 7 octobre dernier.
Le président du Rassemblement national des indépendants (RNI) a ainsi déclaré ne ressentir aucun complexe à avoir fait appel à des compétences qui n'appartiennent pas à des partis politiques. “Nous n’avons aucun complexe à ramener des talents marocains reconnus pour leurs compétences pour servir leurs pays”, a-t-il déclaré dans l’hémicycle.
Dans sa livraison du 15 octobre, Al Ahdath Al Maghribia revient sur le grand oral d’Aziz Akhannouch devant les élus des deux Chambres du Parlement. Présenté le 11 octobre, le programme gouvernemental a fait l’objet de plusieurs interventions de parlementaires, tous partis politiques confondus, pour soutenir ou critiquer la feuille de route du nouvel Exécutif.
Certains députés vont même jusqu’à reprocher à la nouvelle équipe gouvernementale la marginalisation des compétences politiques en faveur des profils technocratiques. Ce que balaie d’un revers de la main Aziz Akhannouch, qui estime que l’architecture gouvernementale cherche à répondre aux attentes des citoyens.
Pour former ce nouveau gouvernement, les trois partis composant la nouvelle majorité, en l'occurrence le RNI, le PAM, et l’Istiqlal, ont créé une commission conjointe, à raison de deux cadres par formation, en plus du chef du gouvernement, comme l’a révélé Aziz Akhannouch lui-même devant les parlementaires. La mission de cette commission consistait à trancher sur la liste des ministrables.
Selon le président du RNI, chaque parti de la coalition a proposé une liste, soit trois listes au total qui ont été étudiées par la mission ad hoc. Première condition requise: la compétence des candidats ministrables. D’après Aziz Akhannouch, les listes ne respectant pas cette condition n’ont pas été retenues.
Le nouveau chef du gouvernement a également exprimé son refus de toute opposition en interne, soit au sein de la coalition gouvernementale. Une déclaration qui fait écho aux tensions palpables entre composantes de la coalition gouvernementale sortante.