L’Élysée inscrit dans le marbre la reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara

Le roi Mohammed VI et le président français Emmanuel Macron.

Dans un communiqué couronnant la rencontre entre le président français Emmanuel Macron et le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, le jeudi 15 août, en marge des cérémonies du 80ème anniversaire du débarquement de Provence, l’Élysée a de nouveau martelé que le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine. Une façon d’entériner la nouvelle position française, malgré les gesticulations stériles du voisin de l’Est.

Le 16/08/2024 à 14h24

Deux semaines à peine après l’officialisation du changement significatif de la position de la France par rapport au conflit factice du Sahara, reconnaissant la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud et appuyant l’option d’autonomie comme «la seule» solution au conflit, la présidence française persiste et signe. C’était hier, le jeudi 15 août, par la voie d’un communiqué de l’Élysée à l’issue des entretiens entre le président Emmanuel Macron et Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, en marge des cérémonies du 80ème anniversaire du débarquement de Provence.

Dans ce texte, l’Élysée fait de nouveau sienne la position exprimée une première fois dans la lettre adressée par le président de la République française au roi Mohammed VI, à l’occasion de la fête du Trône. Elle indique derechef que, pour la France, «le présent et l’avenir du Sahara occidental» s’inscrivent «dans le cadre de la souveraineté marocaine».

«Le Président de la République a, dans ce cadre, redit l’engagement de la France pour avancer avec les autorités marocaines sur cet enjeu de sécurité nationale pour le Maroc», insiste le communiqué de la présidence de la République française. L’expression «sécurité nationale» signifie que la France est pleinement consciente du caractère existentiel du Sahara pour les Marocains. Dans la hiérarchie de l’ordre d’importance des enjeux structurels pour un pays, la sécurité nationale se positionne au sommet de la pyramide. Que cela soit exprimé dans un communiqué de l’Élysée en dit long sur le coefficient à la fois stratégique et pérenne de l’évolution de la position française sur le Sahara marocain.

Maroc-France: une nouvelle feuille de route

Le chef de l’État français et le chef du gouvernement marocain se sont réjouis de l’amitié et de la profondeur du partenariat stratégique qui unissent la France et le Maroc.

Les deux dirigeants ont également convenu de travailler sur l’établissement d’une feuille de route bilatérale ambitieuse qui permettra d’élever la relation franco-marocaine à un nouveau degré d’ambition dans les domaines économique, agricole et énergétique, mais aussi culturel et éducatif.

Les deux parties précisent que ce nouveau partenariat stratégique sera tourné vers la jeunesse marocaine et celle du continent africain. «La coopération franco-marocaine était clé pour répondre aux grands défis communs, qu’ils soient industriels, technologiques ou liés au dérèglement climatique», lit-on encore.

On l’aura compris, la nouvelle déclaration officielle du chef de l’État français inscrit dans le marbre la nouvelle position de la France sur le Sahara. Et ce en dépit des menaces verbales du régime d’Alger. Ce dernier a annoncé le rappel de l’ambassadeur de l’Algérie à Paris –une décision trop consommée dans les relations franco-algériennes pour constituer un choc. Le régime d’Alger a également brandi des menaces de représailles, en affirmant qu’il allait tirer «toutes les conséquences qui découlent de cette décision française et dont le Gouvernement français assume seul la pleine et entière responsabilité».

La phrase est extraite d’un communiqué du département algérien des Affaires étrangères, en date du 25 juillet dernier, soit une petite semaine avant que la France ne fasse elle-même une déclaration officielle. Vingt jours se sont écoulés depuis et les menaces de la junte sont restées lettre morte, le régime d’Alger n’ayant pas les moyens pour transformer en actes ses propos, et les cadors du régime ainsi que leur progéniture ayant trop d’intérêts personnels en France pour prendre le moindre risque de les compromettre.

Par Tarik Qattab
Le 16/08/2024 à 14h24