Le Polisario représente l'Algérie et non pas les populations du Sahara

Photo des "vizirs" de la fantomatique "RASD" prêchant leur phraséologie à deux balles dans une salle vide au siège de l'UA, à Addis Abeba (Ethiopie).

Photo des vizirs de la fantomatique "RASD" prêchant leur phraséologie à deux balles dans une salle vide au siège de l'UA, à Addis Abeba (Ethiopie). . DR

Un plan orchestré par Alger pour imposer la «RASD» comme «représentant de la population du Sahara» à une réunion conjointe de la Commission économique pour l’Afrique de l’ONU et de la Commission de l’Union africaine, prévue jeudi 23 mars à Dakar, a été mis en échec par la délégation marocaine.

Le 24/03/2017 à 13h47

L’allégation selon laquelle le Polisario serait «le représentant de la population du Sahara» a été battue en brèche, hier jeudi 23 mars, lors de la 10e réunion annuelle conjointe de la Commission économique pour l’Afrique de l’ONU et de la Commission de l’Union africaine. Présente à cette réunion, la délégation marocaine, constituée de représentants des Conseils des régions de Laâyoune et de Dakhla, a en effet réussi à remettre le Polisario à sa place réelle de représentant d’Alger, le déboutant de sa prétention de représenter les Sahraouis. Rappelons que 80% des Sahraouis vivent dans les provinces sahariennes marocaines, et sont bel et bien représentés aux instances qu’ils ont eux-mêmes élues en toute transparence et liberté au niveau des communes, des conseils des régions et du Parlement (députés et conseillers compris).

Forts de leur qualité d’élus de la population du Sahara marocain, les présidents des Conseils régionaux de Dakhla et de Laâyoune ont, d’emblée, occupé le siège «Sahara occidental» réservé à la "RASD" par les organisateurs de ladite réunion, faisant valoir leur droit de prendre part à la réunion, qui devait se tenir au niveau des experts de l’ONU et de l’UA, en tant que représentants légitimes de la population du Sahara marocain. Il était en effet inacceptable de cautionner cette pseudo-représentativité de la «RASD», qui, en dehors d’Alger et d'une poignée d’Etats africains -en tout et pour tout une dizaine- n’est reconnue par aucune instance internationale, ni l’ONU, ni l’Union européenne, ni la Ligue arabe, ni l’Organisation de la conférence islamique (OCI)…

Face à la détermination de la délégation marocaine, les organisateurs se sont interposés pour proposer un compromis consistant à placer l’ouverture de la réunion uniquement sous l’égide de l’UA. Or, un autre siège a été mis en place, sous l’appellation de la «RASD». Un compromis qui n’en était vraiment pas un, la «RASD» qui n’a d’existence que sur le papier n’avait pas à être présente à une réunion tenue sous l’égide de l’ONU, qui n’a jamais et ne saurait en aucun cas reconnaître une entité qui n’a d’«Etat» que le nom!

"Le Maroc rejette le fondement sur lequel s’est basé le secrétariat de la CEA de l’ONU, pour la première fois depuis sa création, en vue de justifier la participation du Polisario», a expliqué le chef de la division des questions économiques et financières au sein du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, Abdellah Ben Mellouk, précisant que "c’est une décision unilatérale et arbitraire de la CEA, inacceptable pour le Maroc".

«Aucune résolution de l’Assemblée générale ou du Conseil de sécurité de l’ONU, ni aucun rapport du secrétariat général, n’a jamais reconnu au Polisario une représentativité exclusive», a encore indiqué Abdellah Ben Mellouk, rappelant qu’«aucune résolution n’a reconnu que le Polisario est le représentant d’un territoire donné».

«La population du Sahara qui vit effectivement dans la région, dispose de représentants légitimes élus au scrutin universel direct, dans le cadre d’élections démocratiques dont la transparence est attestée par la communauté internationale», a-t-il souligné, notant que «le fait d’inviter le Polisario seul à participer à la réunion, implique une prise de position politique que les instances politiques de l’ONU (Conseil de sécurité et Assemblée générale) n’ont jamais prise».

Il a fait savoir dans ce sens, que la délégation marocaine demande au secrétariat de la CEA de se conformer à l’attitude observée par les instances politiques officielles et intergouvernementales des Nations unies, et de consigner la déclaration du Maroc dans le rapport de la réunion.

Intervenant pour sa part, le vice-président du Conseil de la région de Laâyoune Sakia El Hamra, Mohamed Abba, s’est dit «stupéfait» qu’une autre partie puisse prétendre représenter la population sahraouie. «Nous représentons la majorité des Sahraouis avec 80 % de la population des provinces du Sud», a-t-il affirmé à juste titre, précisant que "les provinces sahariennes connaissent une grande dynamique et que l’avenir y est construit dans le cadre de la paix et de la stabilité".

La pseudo-réponse des représentants d’Alger, du Polisario et de Pretoria

Face aux explications juridiquement argumentées et politiquement fondées de la délégation marocaine, la partie adverse, à court d’arguments, s’est limitée à lancer des procès à tout va, telle cette accusation farfelue portée par le représentant du Polisario à l’encontre du Maroc, soupçonné de «vouloir diviser l’Afrique»! C’est à se demander à quelle finalité a été créé le Front séparatiste du Polisario, était-ce pour unir ou pour diviser?

Mais passons, car le représentant d’Alger aurait un autre «argument» à faire valoir. Euh! «Après avoir intégré l’UA, le Maroc doit se conformer aux règlements régissant cette structure», a-t-il gloussé, arguant du fait contesté que la «RASD» est membre de l’UA mais oubliant, à l’insu de son plein gré, que cette entité, créée, financée et armée par son propre pays, n’est reconnue que par une dizaine d’Etats africains qui ont d’ailleurs monnayé au prix fort leur soutien à cette entité fantoche.

Sur cette lancée, le représentant de l’Afrique du Sud s’est porté au secours de son collègue d’Alger en contestant l’occupation du siège réservé au «Sahara» par la partie marocaine, accusant les organisateurs d’avoir facilité cet état de fait.

Amers, les représentants d’Alger, de Pretoria et du Polisario ont été réduits à ressasser leur regret que la réunion conjointe entre les commissions de l’UA et de l’ONU n’ait pu avoir lieu. Comment pouvait-elle se tenir en la présence d'une entité qui ne représente qu'Alger?

Par Ziad Alami
Le 24/03/2017 à 13h47