Le PAM n’a rien à voir avec l’affaire du «Malien» et Ouahbi reste au parti, assure sa coordinatrice Fatima Ezzahra El Mansouri

Mehdi Bensaïd et Fatima Ezzahra El Mansouri, deux membres de la nouvelle présidence collégiale du Parti authenticité et modernité, lors du 5ème congrès de la formation du Tracteur, le 11 février 2024, à Bouznika.

Le 11/02/2024 à 15h18

VidéoAprès avoir été élue, dans la nuit de samedi 10 février, à la tête de la présidence collégiale du Parti authenticité et modernité, Fatima Ezzahra El Mansouri a déclaré que le PAM n’a aucun lien avec l’affaire dite du «Malien», et que Abdellatif Ouahbi reste toujours membre du bureau politique de la formation.

«Deux membres du parti (Saïd Naciri et Abdenbi Bioui, NDLR) sont impliqués dans ce dossier, qui est entre les mains de la justice. Nous ne pouvons pas nous immiscer dans les affaires de la justice, surtout que 25 personnes au total sont poursuivies dans cette affaire», a déclaré Fatima Ezzahra El Mansouri, nouvelle femme forte du Parti authenticité et modernité (PAM, majorité), reconnaissant cependant que l’implication de deux cadres du PAM a affecté le parti.

«Mais vous oubliez que, parmi les 25 prévenus, figurent aussi des notaires ou encore des policiers… Cela signifie-t-il que les corps dont font partie ces derniers sont également mauvais? Je dis que non», a-t-elle poursuivi. Pour autant, Salaheddine Aboulghali, son collègue au sein de la présidence collégiale, a précisé lors d’une conférence de presse que la formation du Tracteur va prendre «des mesures draconiennes pour consolider l’éthique et les valeurs» au sein du deuxième grand parti de la majorité. «Nous allons créer un code déontologique strict», a-t-il appuyé.

Répondant à une question sur la «sortie par la petite porte», suite du 5ème congrès du PAM, de son ex-président Abdellatif Ouahbi, qui a renoncé à la dernière minute à se présenter pour un second mandat, Fatima Ezzahra El Mansouri a indiqué que ce dernier reste toujours membre du bureau politique. «Il a fait du bon travail et il reste toujours ministre», a-t-elle ajouté, rappelant que le choix des ministres du PAM doit en général être décidé et entériné par le Conseil national du parti, avant sa nomination par le roi sur proposition du Chef de gouvernement.

Mais, notent des observateurs, la réalité a fait que l’affaire dite du «Malien» a accéléré la décision du PAM de rajeunir son équipe dirigeante en créant une «présidence collégiale», composée du trio Fatima Ezzahra El Mansouri, Mehdi Bensaïd et Salaheddine Aboulghali. «Il était temps pour le parti d’instaurer un renouveau et un changement d’élite», a assuré la coordinatrice du parti, plaidant à son tour pour la moralisation et le respect des valeurs au sein du PAM.

«Nous avons opté pour cette présidence collégiale afin de sortir de la norme classique de désignation d’un leader à la tête du parti. Nous sommes complémentaires dans la décision et la responsabilité, et le cas de la présidence collégiale a déjà été pratiqué par le passé au Maroc», a expliqué Mehdi Bensaïd. «La nouvelle génération de cadres, qui est entrée en politique il y a 15 ans, vient de prendre le flambeau en vue de donner un nouveau souffle au parti», a-t-il affirmé.

Par ailleurs, les congressistes ont désigné Najwa Koukouss à la tête du Conseil national du PAM, en remplacement de Samir Goudar. Et interrogée sur les démêlés judiciaires d’Ahmed Touizi, ancien président du conseil régional de Marrakech-Tensift-El Haouz (aujourd’hui Marrakech-Safi) et chef du groupe parlementaire du PAM, Fatima Ezzahra El Mansouri a préféré botter en touche, rappelant que ce dossier «est actuellement entre les mains de la justice, qui ne s’est pas encore prononcée».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 11/02/2024 à 15h18