Le Maroc réitère son engagement pour une réorientation des efforts pour la paix, la sécurité et le développement

La Policy Conference de Tanger, organisée mardi 25 octobre 2022. . Said Kadry / Le360

Le 26/10/2022 à 09h27

VidéoLe Maroc réitère son engagement pour une réorientation des efforts pour infuser davantage le triple nexus paix, sécurité et développement au sein de l'architecture institutionnelle africaine, a souligné hier mardi, à Tanger, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita.

Intervenant par visioconférence à l’occasion de l’ouverture de la Policy Conference de Tanger, organisée mardi 25 octobre 2022, en partenariat avec le Département aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), Nasser Bourita a plaidé pour la mise en place d'un Fonds de l’UA pour le développement, à l’instar du Fonds pour la paix, dédié à financer l’action collective africaine en matière de développement socio-économique et humain.

Il a également appelé à explorer les pistes et mécanismes susceptibles de renforcer les synergies et la coordination entre les différents organes en charge du développement durable, de la paix et de la sécurité et de la gouvernance en Afrique, plus singulièrement entre l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA), l’Architecture africaine de gouvernance (AGA), l’AUDA-NEPAD et la BAD.

Par ailleurs, le ministre a préconisé l’instauration de la continuité de cette Policy Conference en l’institutionnalisant en tant que «Processus de Tanger», qui impliquera toutes les parties prenantes, y compris le secteur privé, dans la création d’un momentum positif en faveur de la stabilité et de l’essor du continent, notant que l’objectif sera aussi d’élaborer des données fiables sur la mise en place du triptyque «paix, sécurité et développement», dans la concrétisation de l’Agenda 2063 et des Objectifs de développement durable (ODD).

«C'est bien cette confiance que nous estimons fait défaut aux efforts pour la paix, la sécurité et le développement du continent pour ainsi débloquer son potentiel d’intégration continentale et mondiale», a-t-il poursuivi, soulignant que la confiance signifie «un partenariat d’égal à égal, affranchi de tous les relents de prédation et d’influence orientés vers le profit».

La confiance dépend également, a-t-il enchaîné, d'une «solidarité active, au-delà de l’intérêt immédiat et pour une construction panafricaine qui requiert un engagement sincère et une mutualisation des moyens au service des populations africaines», précisant que la confiance signifie aussi «la centralité de la dimension humaine à travers une coopération concrète tournée vers et tournant autour des populations».

«C’est pour marquer cette confiance que le Maroc s’est engagé résolument, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à partager avec les pays africains les deux décennies d’expérience dans la mise en œuvre d’une stratégie multidimensionnelle qui nous a permis d’allier sécurité nationale, développement humain et un poids économique de taille au niveau continental», a rappelé le ministre.

Et de conclure que cette confiance constitue la clé de voûte pour mettre en route tous les projets fédérateurs de l'Afrique visant le développement et l’intégration de l'espace continental.

Présent à cette conférence, Ahmed Abbadi, secrétaire général de la Rabita Mohammedia des Oulémas a déclaré pour le360 que «Le Maroc, à travers tout ce qu’il a accumulé comme compétences dans plusieurs secteurs, va veiller à ce qu’il soit un moteur d’impulsion pour lancer une réflexion efficace, réaliste pouvant évaluer plusieurs domaines pour un développement durable».

Hassatou Dioup Nassil, cheffe de la direction financière de la Banque africaine du développement (BAD), a pour sa part confirmé que le Maroc a un rôle très important à jouer en Afrique. «C’est une conférence historique à mon sens, car c’est la première fois que l’on va discuter de paix, de sécurité et d’investissement et l’un ne va pas sans l’autre. Il ne peut pas y avoir d’impact sur le développement sans la paix, car c’est un élément crucial car la Banque africaine de développement a un mandat de réduction de la pauvreté, de l’amélioration de la vie des populations et cela ne peut pas se faire sans l’Afrique».

Par Said Kadry
Le 26/10/2022 à 09h27