Le Maroc au centre de la bataille électorale en Espagne

José Manuel Albares Bueno, ministre espagnol des Affaires étrangères, s'adresse aux journalistes lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN à Riga, en Lettonie, le 30 novembre 2021.   . Gints Ivuskans / AFP

Revue de presseHier, lors de la crise de Benbattouch, c’était le PP qui fustigeait le gouvernement pour son implication et sa gestion de cette affaire. Aujourd’hui, c’est le PSOE qui reproche à l’opposition de jouer la carte du Maroc à des fins électorales. Cette revue de presse est tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 23/06/2023 à 21h47

Décidément, c’est une fatalité pour le Maroc. Il ne se passe pas un scrutin législatif en Espagne sans que le Maroc ne soit au centre du débat politique dans ce pays. Cette année n’échappe pas à la règle. A l’approche des législatives anticipées du 23 juillet, le Maroc est encore une fois une priorité dans le discours électoral des deux principales forces politiques du pays, la gauche menée par le PSOE et la droite sous le leadership du Parti populaire.

En pleine campagne électorale, donc, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 24 et 25 juin, le Maroc occupe une place de choix dans la littérature des deux partis. Sauf que, cette fois, le PP, qui était durant la crise de «Bennattouch» un fervent défenseur du Maroc, change d’attitude. Et c’est le PSOE qui prend la défense du voisin du Sud.

Le Maroc demeure la «première priorité» de la politique extérieure espagnole, soutient en ce sens le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares.

Le chef de la diplomatie espagnole a d’ailleurs exprimé clairement cette vision dans une lettre adressée au chef de file de l’opposition, le leader du parti populaire Alberto Núñez Feijóo, lui signifiant que le Maroc est une priorité de la politique extérieure de l’Espagne. Cette réaction du chef de la diplomatie intervient suite à de récentes déclarations du patron du PP, dans lesquelles il a affirmé ne pas être au courant de l’accord avec le Maroc, qui a précipité le changement de position historique de l’Espagne dans la question du Sahara marocain, précise le quotidien.

La méconnaissance des nouveaux développements des relations entre l’Espagne et le Maroc est un signe, ironise le responsable gouvernemental, que le chef de file de l’opposition n’est pas apte à diriger le futur gouvernement. Poussant le bouchon un peu plus loin, le responsable gouvernemental a même proposé un débat politique public entre des responsables des deux partis sur les relations avec le Maroc. Tous les Espagnols, a-t-il affirmé, sont au courant des accords issus de la réunion hispano-marocaine du 7 avril dernier. Ces accords, a-t-il précisé, sont clairement consignés dans les documents qui se trouvent sur le site Web officiel de La Moncloa, siège de la présidence du gouvernement.

Le chef de la diplomatie espagnole a ainsi appelé, en toute confiance, toute personne du PP à débattre de la politique étrangère, de la politique européenne et des relations de l’Espagne avec le Maroc et de toute autre question. Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères a relevé que le partenariat entre le Maroc et l’Espagne s’avère bénéfique pour les deux pays.

Sur la base de la nouvelle feuille de route, adoptée le 7 avril 2022, à l’occasion de la visite du Président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, au Maroc, à l’invitation du Souverain, les deux pays se sont, en effet, engagés, entre autres, à traiter les sujets d’intérêt commun dans un esprit de confiance et dans la concertation. Cela, tout en réactivant les groupes de travail créés entre les deux pays pour relancer la coopération bilatérale multisectorielle.

Par Amyne Asmlal
Le 23/06/2023 à 21h47