Le gouvernement espagnol issu des dernières élections garde intacte sa déclaration en faveur de la marocanité du Sahara, nouvelle claque pour Alger

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares.

Le 14/12/2023 à 19h02

VidéoL’Espagne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, a renouvelé, ce jeudi 14 décembre, son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie, tel que stipulé dans la déclaration conjointe publiée le 7 avril 2022 au terme de la visite officielle à Rabat du président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.

L’État espagnol n’a pas changé d’un iota sa position sur la question du Sahara, en dépit des réactions hystériques du régime d’Alger qui prétend, curieusement, ne pas être concerné par ce conflit. Pour un pays qui clame sur tous les toits ne pas être partie au conflit du Sahara occidental, le moins que l’on puisse dire est que sa réaction à l’affirmation par l’Espagne qu’il n’existe pas d’alternative au plan d’autonomie est unique dans les annales des relations entre États. Qu’on en juge: l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Madrid le 19 mars 2022 et après 19 mois de crise ouverte et multisectorielle avec l’Espagne, dont les épisodes ont été quotidiennement alimentés par sa presse, elle a décidé de façon unilatérale, le mois dernier, de rétablir ses relations diplomatiques avec l’Espagne.

Le motif diffusé aux médias algériens pour justifier la fin de la crise: l’Espagne aurait infléchi sa position sur la marocanité du Sahara. Au terme de sa rencontre avec son homologue Nasser Bourita, ce jeudi 14 décembre à Rabat, le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, a été clair et ferme: «La position de l’Espagne (au sujet du Sahara) n’a pas changé, n’a pas varié, elle est identique à celle contenue dans la Déclaration conjointe» publiée le 7 avril 2022 à l’occasion de la visite officielle au Maroc du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez.

Il faut noter que M. Albares a réservé au Maroc son premier déplacement en Afrique après les dernières élections législatives en Espagne.

Ce scrutin a ainsi non seulement maintenu Pedro Sanchez à la tête de l’exécutif espagnol, mais il a également conduit à la composition d’une coalition gouvernementale où siège le parti d’extrême gauche Sumar, connu pour sa sympathie envers les séparatistes du Polisario.

M. Albares est en outre venu avec un message fort en disant que la position espagnole sur le Sahara marocain est «une affaire de l’État espagnol». En d’autres termes, quelle que soit la coalition gouvernementale, cela n’impactera pas la position de l’Espagne sur le Sahara.

Pour rappel, la déclaration conjointe signée le 7 avril 2022 par les gouvernements marocain et espagnol stipule que «l’Espagne reconnaît l’importance de la question du Sahara pour le Maroc ainsi que les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations Unies pour trouver une solution mutuellement acceptable». À ce titre, «l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend», souligne la déclaration conjointe, précisant que «cette position de l’Espagne sera incluse dans la nouvelle feuille de route durable et ambitieuse que les deux pays entendent établir».

«L’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend», lit-on dans la déclaration du 7 avril 2022. Vingt mois plus tard, la phrase demeure intacte et sert de boussole indiquant la voie de la sécurité et de l’essor économique entre le Maroc et l’Espagne.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 14/12/2023 à 19h02