Le gouvernement El Othmani crée des remous au sein du PJD

Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque360. Les «milices électroniques» du Parti de la justice et du développement (PJD) ne désarment pas. Après la mise à l’écart de Benkirane, leur nouvelle cible n’est autre que son remplaçant à la primature, Sâad-Eddine El Othmani et, à travers lui, son nouveau gouvernement.

Le 06/04/2017 à 21h38

Un spectacle quasiment pittoresque, désormais, que celui du pugilat permanent, par réseaux sociaux interposés, entre les pyromanes du PJD et ses pompiers.

La tension au sein des rangs du parti est en effet montée de plusieurs crans à quelques heures seulement de l’annonce officielle de la formation du gouvernement dirigé par Saâd-Eddine El Othmani, et n’a plus baissé depuis. C’est du moins ce qu’annonce le quotidien Al Ahdath El Maghribia dans son édition du vendredi 7 avril, en soulignant que les pages Facebook des refuzniks du PJD ont connu un record de trafic, versant pour l’essentiel dans le rejet total du nouvel Exécutif dirigé par El Othmani.

Bien évidemment, c’est l’incontournable pasionaria des «milices électroniques», la députée du PJD, Maelainine Amina, qui a le plus haussé le ton. Celle-ci exige, ni plus ni moins, d’activer l’article 28 des statuts du PJD, et donc la convocation d’une réunion urgente et extraordinaire du Conseil national (parlement interne), pour «évaluer la situation du parti». Une demande qu’elle justifie par la nécessité d’arbitrer les dissensions qui existent actuellement entre «les militants et certains dirigeants» du parti, concernant la formation du nouveau gouvernement dirigé par le PJD.

Pour sa part, un autre poids lourd du parti islamiste, à savoir le président du Conseil de la Région de Rabat-Salé-Kénitra, Abdessamad Sekkal, est allé beaucoup plus loin. Pour ce responsable, également en charge de la Commission d’organisation interne du PJD, le parti de la Lampe doit simplement «prendre ses distances vis-à-vis du gouvernement El Othmani», même s’il considère que le PJD «fait partie intégrante de la majorité gouvernementale actuelle». Sekkal dit ne pas se reconnaître dans le nouveau gouvernement, qui ne reflète pas, selon lui, «les principes défendus par le PJD et la confiance qui lui a été attribuée par ses électeurs». Il définit le nouveau gouvernement comme un simple «conglomérat de partis».

Apportant son eau au moulin de la contestation, le membre de la Chambre des conseillers et du secrétariat général du PJD, Abdelali Hamieddine, ne dit pas autre chose quand il parle d’un «gouvernement imposé à des partis sans volonté». Ce qui ne l’empêche pas de souhaiter la réussite à la nouvelle équipe d’El Othmani. Une équipe pour laquelle Mohamed Yatim, nouveau ministre PJD de l’Emploi, demande une période de grâce, en vue de la juger sur les actes et non sur les «MURS» de Facebook.

Par Mohammed Ould Boah
Le 06/04/2017 à 21h38