Dans une interview avec Le360, Mohamed Tajeddine El Husseini souligne que l’intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) «n’est pas totalement écartée du champ visuel afin que cette dernière puisse pouvoir barrer notamment la route à une forte incursion de nouvelles puissances comme la Russie, à travers Wagner, et l’Algérie dans la région».
D’un autre côté, «la France n’occulte pas son intérêt de pouvoir se maintenir dans la région, car les enjeux géostratégiques sont très importants pour elle», ajoute le politologue, reprochant néanmoins à Paris de «penser beaucoup plus à ses intérêts stratégiques et mercantiles (uranium, mines…) qu’aux intérêts des populations qui sont de plus en plus nombreuses à demander son départ» de la région.
L’Algérie, elle, «a massé ses troupes et ses chars le long de la frontière avec le Niger, prête à réagir militairement si la CEDEAO passe à l’option militaire réelle. Alger craint donc le rétablissement de l’ordre en cherchant prioritairement à déstabiliser la région à son bénéfice», met en garde Mohamed Tajeddine El Husseini.
Reste aussi que la CEDEAO va vouloir défendre sa crédibilité déjà mise à partie par les populations. «Il faut que ce regroupement se démarque par des décisions tranchantes afin qu’il reste un interlocuteur incontournable dans la région. A défaut, sa crédibilité s’amenuisera», estime notre expert.
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Et le Maroc dans tout ça? Mohamed Tajeddine El Husseini rappelle que «la sagesse éclairée du roi Mohammed VI fait que le Royaume du Maroc entretient des bonnes relations avec tous les régimes de l’Afrique de l’Ouest».
En effet, élabore-t-il, «la stratégie du Maroc de consolider son partenariat politique, économique et technique avec les pays de l’Afrique le place dans une position de crédibilité confortable qui lui permet même de jouer les bons offices entre les différentes parties».