Le carton rouge de l'Espagne au Polisario

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Revue de presseKiosque360. Les médias espagnols estiment que les décisions prises par l'Espagne pour restreindre, sur son territoire, les mouvements du Polisario, constituent un changement de cap majeur dans l’affaire du Sahara marocain.

Le 08/06/2020 à 21h01

Suite aux restrictions des mouvements du Polisario en Espagne, la presse espagnole s’est penchée avec intérêt sur le changement de cap du gouvernement ibérique dans le conflit du Sahara marocain. Le journal Atilar met ainsi en exergue le rôle décisif de Pedro Sanchez qui a imposé au Polisario le plan marocain d’autonomie, et ce malgré la résistance de son grand allié dans l’Exécutif, le parti Podemos.

Le journaliste Pedro Canales rappelle, pour étayer cette thèse, cinq décisions du gouvernement espagnol qui ont suscité l’ire des séparatistes et d’Alger. Tout d’abord, note-t-il, le décision de la ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, qui a refusé de voir cohabiter plus longtemps l’étendard de la république fantôme aux côtés des drapeaux des autres pays africains, constitue un revers marquant.

Par ailleurs, l’Espagne refuse de reconnaître les «passeports diplomatiques» que les représentants du Polisario en Espagne comptaient utiliser comme documents de voyage. 

Le troisième signal a été émis par le vice-président du gouvernement, Pablo Iglesias, qui a obligé l’un de ses ministres à s’excuser pour avoir reçu un pseudo-ministre de la mystérieuse «RASD» dans son bureau. Pablo Iglesias, dirigeant du parti de la gauche radicale Podemos, a été jusqu’à contraindre le ministre à admettre que la «politique extérieure de l’Espagne était une affaire d’Etat». 

Le quatrième indicateur de changement concerne la décision de la Cour suprême espagnole d’interdire aux entités non officielles l’utilisation de drapeaux, slogans, symboles et toute forme d’expression politique à l’intérieur ou à l’extérieur des édifices publics. L’arrêt de cette juridiction juge que ces pratiques chères au Polisario sont «incompatibles avec le cadre constitutionnel et juridique actuel» et avec «le devoir de réserve et de neutralité des administrations espagnoles».

Le cinquième signal, ajoute quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mardi 9 juin, émane de cette même juridiction qui refuse l’octroi de la nationalité espagnole à toute personne née dans la Sahara marocain avant le 14 novembre 1975. Cette date correspond au jour où l’Espagne a transféré l’administration des provinces du sud au Maroc et à la Mauritanie, conformément à l’accord tripartite de Madrid.

Selon le journaliste Pedro Canales, les autorités espagnoles auraient donc définitivement rompu avec les idées séparatistes parrainées par l’Algérie et opté pour le plan d’autonomie proposé par le Maroc. Un événement majeur. D'autant que, jusqu’à aujourd’hui, le Polisario avait trouvé, en Espagne, un terrain propice à sa propagande mensongère, que des associations favorables aux séparatistes et des Sahraouis portant la nationalité espagnole se chargeaient de véhiculer. Désormais, ajoute Canales, le message du gouvernement espagnol est clair.

Par Hassan Benadad
Le 08/06/2020 à 21h01