Il fut un temps très proche où l’armée mauritanienne était obligée de prendre attache avec les agents de la MINURSO pour demander l’autorisation d’aller contrôler de visu trois localités de la zone tampon très proches de la Mauritanie et où les milices du Polisario se manifestaient de temps à autre. Ces localités sont, celles d’Aghouinite, Agounit et Mijek, situées respectivement à 60, 70 km au sud-ouest et 85 km au nord-ouest des deux villes mauritaniennes de Fdérick et Zouerate, elles-mêmes séparées de moins de 40 km.
Mais depuis vendredi dernier, 26 novembre 2021, l’armée mauritanienne n’a plus besoin de ces virées de contrôle avec la MINURSO, car elle dispose désormais d’une technologie avancée qui lui permet de surveiller, à partir d’un poste de commandement dédié, et avec une haute précision, toutes ses frontières avec la zone tampon du Sahara marocain, frontières qui s’étendent sur pas moins de 1.560 km.
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Le 26 novembre donc, l’ex-général, ancien chef d’état-major adjoint et actuel ministre mauritanien de la Défense, Hanenna Ould Sidi, a inauguré la mise en service de deux radars de surveillance terrestre et aérienne, l’un installé à Zouerate et l’autre à Fdérick. Les informations fournies par ces deux radars seront centralisées et traitées en temps réel par un poste de commandement informatisé installé à Zouerate.
Selon un communiqué de l’armée mauritanienne, relayé par les médias locaux, ces «installations vitales amélioreront les capacités et la précision de la surveillance du trafic aérien et terrestre afin de garantir le plus haut niveau de sécurité… Il s’agit également de renforcer la capacité de notre force aérienne à surveiller l’intégrité territoriale du pays».
Eu égard au positionnement de ces deux radars, l’armée mauritanienne compte surtout sécuriser deux zones particulièrement névralgiques et stratégiques pour le pays. A savoir, d’une part, le train minéralier qui relie, à travers plusieurs navettes quotidiennes, Zouerate au port atlantique de Nouadhibou en longeant sur tout son trajet la frontière avec le Sahara marocain et, d’autre part, l’ex-zone tampon Atlantique où se trouve El Guerguerat et par laquelle transite le trafic commercial vers la Mauritanie et l’Afrique de l’Ouest.
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A cette zone Atlantique, le Polisario ne peut plus accéder car le mur de défense marocain a fait jonction, depuis novembre 2020, avec la frontière mauritanienne, au sud de la ville marocaine de Tichla. Le Polisario se trouve ainsi acculé à tourner en rond à l’extrême sud-est du Sahara, dans un cul-de-sac dont il ne peut sortir qu’en revenant vers la lointaine Tindouf.
Mais pour mesurer combien cette présence inquiète la Mauritanie, il faut juste savoir que cette dernière a relégué au second plan ses 2.237 km de frontières avec le Mali, pays d’où les groupes terroristes se déplacent régulièrement et commettent des carnages dans les Etats voisins comme le Niger et le Burkina Faso. Elle a plutôt choisi d’installer ses radars de surveillance dans les zones où rode le Polisario, considéré comme plus dangereux que tous les groupes terroristes de la région.