L’AMME dénonce de graves propos tenus par Abdelilah Benkirane à l’encontre de certains médias

Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD, opposition). 

Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD, opposition).  . DR

L’Association marocaine des médias et des éditeurs a fustigé hier, dimanche 20 février 2022, des propos violents et insultants tenus par Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, à l’encontre d'un certain nombre de médias, dont le quotidien arabophone «Al Ahdath Al Maghribia».

Le 21/02/2022 à 08h02

Dans un communiqué diffusé hier, dimanche 20 février 2022, l'Association marocaine des médias et des éditeurs (AMME) dit avoir suivi avec un «grand étonnement», les violentes attaques verbales proférées par Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD et ancien chef du gouvernement, à l’encontre de certains journaux et sites d’informations en ligne, dont Al Ahdath Al Maghribia, au cours d’un discours prononcé devant les membres du Conseil national de son parti, samedi dernier, 19 février 2022, à Bouznika.

L’AMME reproche à Benkirane d’avoir eu des propos incendiaires à l’égard de ce quotidien arabophone, le qualifiant tour à tour de «sioniste», d’«intrus» et de journal qui «œuvre contre les principes et les valeurs».

En plus du fait que ces attaques vont à l’encontre des valeurs éthiques les plus élémentaires de la pratique politique, l’Association insiste sur la gravité des propos tenus par Abdelilah Benkirane, des «propos (...) d’autant plus graves qu’ils émanent du secrétaire général d'un parti politique à vocation religieuse, qui instrumentalise la cause palestinienne pour assassiner symboliquement quiconque n'est pas d'accord avec lui», dénonce l’ANME.

L’Association explique aussi dans son communiqué que ces attaques incendiaires de Abdelilah Benkirane à l'encontre d'Al Ahdath Al Maghribia ne sont pas les premières du genre, et rappelle qu’il s'en était déjà précédemment pris à d'autres institutions médiatiques, proférant à leur encontre des propos dégradants.

«Au sein de l’Association, quelles que soient nos lignes éditoriales, nous sommes unanimes sur la nécessité de défendre la liberté d'expression pour tous, mais en même temps, nous tenons à rejeter tous les discours violents et d'exclusion auxquels un acteur partisan peut avoir recours pour régler ses problèmes politiques», indique l’ANME.

Devant de tels agissements, l’AMME appelle les institutions chargées de protéger les médias et les journalistes à recourir à l'ensemble des moyens légaux pour contrer toute tentative d’intimidation dont ils font l’objet.

Par Nisrine Zaoui
Le 21/02/2022 à 08h02