L’Algérie cherche-t-elle à impliquer la Russie dans un nouveau conflit?

Le président russe Vladimir Poutine et le président algérien Abdelmadjid Tebboune assistent à une cérémonie de signature à l'issue de leurs entretiens au Kremlin à Moscou, le 15 juin 2023.

Revue de presseL’Algérie n’a certes pas eu son accord de partenariat de défense. Mais devant une Russie qui ne souhaite pas s’engager sur cette voie, l’Algérie insiste dans sa quête de protection. Cette revue de presse est tirée du quotidien Assabah.

Le 16/06/2023 à 23h32

Le président algérien veut-il engager la Russie dans un nouveau conflit contre l’OTAN? C’est du moins ce que laissent entendre les déclarations hasardeuses du chef de l’État algérien lors de son entretien avec le président Poutine, dans le cadre de son déplacement officiel en Russie. En tout cas, c’est ce que rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 17 et 18 juin.

La maladresse du président algérien, note le quotidien, ne passe pas cette fois. Il l’a commise au moment où les Etats-Unis, tout comme l’Union européenne, sont très préoccupés par la présence et l’influence de plus en plus croissante de la Russie dans la région du Sahel et du Sahara. Une zone considérée comme très stratégique aussi bien par Washington que par Bruxelles.

En effet, explique le quotidien, le président Tebboune n’a trouvé aucune gêne à affirmer, le plus solennellement possible, que son pays est soumis à de nombreuses pressions, exercées par des pays étrangers afin d’influencer les relations d’amitié qui existent entre l’Algérie et la Russie. La préservation de l’indépendance de l’Algérie, a-t-il poursuivi, dépend de la Russie. Son pays, dit-il, compte sur son allié russe pour l’aider à garder son indépendance et sa liberté, en lui fournissant des armes. Surtout dans le contexte très difficile que traverse la région.

Plus encore, au moment où le président russe s’est contenté de qualifier les relations entre les deux pays de «relations revêtant un caractère stratégique spécial», son homologue algérien est allé jusqu’à quémander un renforcement des relations avec Moscou, et surtout l’adoption d’un nouvel accord de défense. Sur ce dernier point, la Russie semble hésiter à donner suite aux relances incessantes de l’Algérie qui durent depuis au moins trois mois.

De ce fait, note le quotidien, le périmètre des accords signés entre l’Algérie et la Russie, à l’occasion de cette visite, ne va pas au-delà d’une «déclaration de partenariat stratégique approfondi» et d’une «convention de coopération dans le domaine de l’utilisation de l’espace à des fins pacifiques».

Cela dit, souligne Assabah, l’Algérie est considérée, selon une étude spécialisée qui date de mars dernier, comme le troisième importateur mondial d’armes russes. Alger arrive tout juste derrière la Chine et l’Inde sur la liste des plus gros acheteurs de matériel militaire et d’armement russes. En même temps, la Russie est le premier fournisseur de l’Algérie en armes et matériel militaire, avec largement plus de la moitié de ses acquisitions dans le domaine.

Plus récemment, selon un rapport spécialisé, l’Algérie aurait acquis pour plus de 7 milliards de dollars d’armements, y compris dernier cri, auprès de la Russie alors que cette dernière est enlisée dans le conflit ukrainien. En ces circonstances, le contrat passé par l’Algérie est considéré comme une bouffée d’oxygène pour une Russie éprouvée financièrement par l’effort de guerre.

Par Amyne Asmlal
Le 16/06/2023 à 23h32