La condamnation d’Ismaïl Snabi est «injuste, invalide et illégale», juge l’avocate Salima Faraji

Me Salima Faraji, avocate au barreau d'Oujda.

Le 08/09/2023 à 14h22

VidéoL’arrestation et la condamnation d’Ismaïl Snabi, survivant du drame des vacanciers tués en mer près de Saïdia par les garde-côtes algériens, sont illégales et injustifiées, estime l’avocate Salima Faraji du barreau d’Oujda.

Interrogée par Le360, l’avocate Salima Faraji a confirmé que l’arrestation par les autorités algériennes du Marocain Ismaïl Snabi, survivant du drame des vacanciers tués en mer près de Saïdia, est «une arrestation abusive et injustifiée». En conséquence de quoi, l’avocate souligne que sa condamnation à six mois de prison ferme est injuste, invalide et illégale.

«Toutes les accusations portées contre Ismaïl Snabi sont infondées, à commencer par celle de franchissement illégal de la frontière. La victime faisait partie d’un groupe de quatre vacanciers qui s’était égaré dans l’espace maritime algérien, non loin de la plage marocaine de Saïdia. Des situations similaires se produisent partout dans le monde. Le procès d’Ismaïl Snabi ne remplit pas les conditions d’un procès équitable», souligne l’avocate.

«Ce procès est ridicule, car Ismaïl Snabi n’avait pas d’intention criminelle en franchissant la frontière», poursuit l’avocate, taxant ledit procès de mascarade, dont le seul but est de masquer un crime odieux commis par le régime algérien contre des citoyens marocains innocents. «Les garde-côtes algériens qui ont tué et blessé, le mardi 29 août 2023, les vacanciers marocains (...) ont commis un crime contre l’humanité», poursuit Me Salima Faraji.

Il convient de préciser que le tribunal algérien de Marsa Ben M’Hidi (anciennement Port-Say) a condamné, le 6 septembre, le Franco-Marocain Ismaïl Snabi à six mois de prison ferme et à 75.000 euros d’amende. Arrêté en haute mer, il est détenu en Algérie depuis le 29 août.

Bilal Kissi, abattu par la marine algérienne, a quant à lui été inhumé jeudi dernier à Bni Drar, localité relevant de la province d’Oujda. La famille d’Abdelali Mchiouer, également assassiné par les garde-côtes algériens, réclame toujours la restitution de la dépouille du défunt. Pour l’heure, leurs démarches restent vaines.

De son côté, Mohamed Kissi, frère de Bilal, autre survivant de cette folie meurtrière, a réussi à regagner à la nage les côtes marocaines avant d’être repêché par un vaisseau de la Marine royale marocaine partie à la recherche des quatre vacanciers disparus.

Par Mohammed Chellay
Le 08/09/2023 à 14h22