Depuis sa nomination à la tête du ministère de la Justice, Abdellatif Ouahbi enchaîne des décisions contestées. La dernière en date, relative à la suspension d’une fonctionnaire au tribunal de commerce de Casablanca, a provoqué l’ire de ses collègues greffiers dans le syndicat démocratique de la justice. Ces derniers appellent ainsi à l’organisation de plusieurs sit-in et à la publication d’une série de communiqués de solidarité pour soutenir leur collègue greffière suspendue de ses fonctions suite à la décision du ministre de la Justice.
Dans sa livraison du 4 janvier, le quotidien Assabah revient sur la colère des syndicats suite à la suspension de cette fonctionnaire au tribunal de commerce de Casablanca. Pour les syndicalistes, cette décision prise par le ministre de la Justice est arbitraire et s'est faite l’encontre d’une salariée qui a exercé son droit syndical. Et d’ajouter que, même en cas de soupçon d’abus professionnel, cette greffière aurait dû être déférée devant le Conseil disciplinaire au lieu d'être suspendue et de se voir verser le tiers de son salaire.
Aux yeux des syndicalistes, cette décision est d’ores et déjà une sanction avant même que le Conseil disciplinaire n’ait examiné le cas de la fonctionnaire suspendue "arbitrairement". Selon les sources du quotidien Assabah, tout a commencé par la manifestation organisée devant le tribunal de commerce de Casablanca contre l’obligation du pass vaccinal dans les tribunaux. La décision de suspension de la greffière, intervenue suite à ce sit-in, aura été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, estime le journal arabophone.
La fonctionnaire suspendue est ainsi accusée par Abdellatif Ouahbi d’inciter ses collègues au tribunal de commerce de Casablanca à participer à la grève, en leur envoyant des lettres de protestation les encourageant à prendre part aux différentes manifestations contre l’obligation du pass vaccinal dans les tribunaux. Le ministre de la Justice accuse aussi cette employée d’avoir pris d’assaut son lieu de travail après avoir été empêchée d’y accéder, précise le quotidien Assabah.