Pass vaccinal pour accéder aux tribunaux: en colère, les avocats du Maroc ne veulent pas en démordre

Des avocats manifestent au cours du mois de décembre 2021 devant le tribunal d'Agadir, en signe de protestation contre l'injonction qui leur a été faite de présenter un pass vaccinal avant d'y accéder. 

Des avocats manifestent au cours du mois de décembre 2021 devant le tribunal d'Agadir, en signe de protestation contre l'injonction qui leur a été faite de présenter un pass vaccinal avant d'y accéder.  . Mhand Oubarka / Le360 (capture image vidéo)

Un non catégorique au pass vaccinal: l'association des Barreaux du Maroc s'entête et maintient sa position. Après une réunion tenue hier, samedi 25 décembre 2021, les avocats du Maroc insistent sur leur rejet de l'obligation de présenter ce document numérique ou en papier pour accéder aux tribunaux. Qui sont, de fait, paralysés. Explications.

Le 26/12/2021 à 11h33

Les membres de l'association des Barreaux du Maroc réitèrent leur dénonciation et leur refus d'obtempérer aux directives d'une circulaire conjointe du ministère de la Justice, de la présidence du Ministère public et du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), qui, depuis le 10 décembre 2021, leur enjoint de présenter leur pass vaccinal avant d'entrer dans l'enceinte d'un tribunal. «Nous confirmons nos positions et restons fermes quant au rejet de l’obligation de présentation du pass vaccinal pour accéder aux tribunaux», s'indignent-ils dans un communiqué, sanctionnant cette réunion.

Les membres de cette association se sont en effet réunis hier, samedi 25 décembre à Rabat. A l'ordre du jour, l’obligation du pass vaccinal pour accéder aux tribunaux du Royaume, a été longuement débattue.

Depuis le 20 décembre dernier, en effet, les professionnels de la justice comme les justiciables se doivent en effet de présenter leur pass vaccinal pour pouvoir accéder aux tribunaux. Et depuis ce jour-là, les avocats enchaînent les manifestations de protestation, pour exprimer leur rejet catégorique de cette décision. 

Malgré une réunion tripartite tenue le mercredi 22 décembre dernier entre Abdelaziz Fathaoui, président de la Cour d’appel de Casablanca, Najim Bensami, procureur général du Roi près la cour d’appel et Tahar Mouafik, bâtonnier du Barreau de Casablanca, les membres affiliés à l'association des Barreaux du Maroc s'entêtent dans leur refus.

Interrogé par Le360, un avocat, Me Hatim Beggar, a expliqué que la décision initiale édictée par le ministère de la Justice, la présidence du ministère public et le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), ne tenait pas compte de l’indépendance de la justice, et des spécificités du métier d’avocat. Selon cet homme de loi, cette décision s'inscrit de fait en porte-à-faux avec l’esprit de la Constitution et celui des conventions internationales des droits de l'homme qui ont été ratifiées par le Maroc.

Par Qods Chabaa
Le 26/12/2021 à 11h33