Grand Format-Le360: Driss Sentissi, président du groupe parlementaire du MP: «le gouvernement d’Akhannouch est faible»

Khadija Sabbar/ Le360

Driss Sentissi, président du groupe parlementaire du Mouvement populaire (MP, une des trois composante de l’opposition) n’a pas trouvé de mots assez durs pour dénoncer «le refus» du gouvernement d’appliquer le plafonnement des hydrocarbures afin, a-t-il dit, de préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Entretien.

Le 01/08/2022 à 12h12

«Ce gouvernement est faible et absent de l’écoute des citoyens», a martelé Driss Sentissi, président du groupe parlementaire du Mouvement populaire (MP), lors de l’émission Grand Format-Le360. Il a expliqué, preuves à l’appui, que la baisse de la TVA et de la TIC pourraient entrainer une baisse des prix des carburants sans que cela n’affecte les caisses de l’Etat.

«Les citoyens, a-t-il ajouté, sont tous unanimes pour exiger de ce gouvernement une baisse des prix à la pompe parce qu’ils n’en peuvent plus face à la cherté de la vie». Pour lui, les explications de l’Exécutif ne sont pas convaincantes. Les raisons avancées par le gouvernement pour justifier la hausse des prix ne tiennent par la route.

«Un gouvernement est nommé pour trouver des solutions aux problèmes et non pas pour gérer une crise. Un gouvernement qui se cache derrière la conjoncture internationale pour maintenir la hausse des prix reste faible», a-t-il déploré en citant l’exemple des cimentiers et d’autres qui «gagnent beaucoup d’argent».

Répondant à une question sur le hashtag «dégage», allusion au chef du gouvernement, ce dirigeant du mouvement haraki estime que le droit d’expression est «garanti» mais à la condition sine qua non qu’il respecte «les valeurs et les droits d’autrui». Driss Sentissi reconnait par ailleurs que l’opposition parlementaire n’est pas en mesure de faire tomber le gouvernement d’Aziz Akhannouch, vu l’énorme poids de la majorité au sein de la Chambre des représentants.

Il a rejeté les accusations selon lesquelles l’opposition (USFP, MP, PPS, PJD) est «faible de par la nature de ses actions et par son nombre». «Si nous sommes faibles, s’est-il demandé, pourquoi le chef du gouvernement limite alors son passage devant la Chambre des représentants dans le cadre de la séance mensuelle dédiée à la politique générale de l’Exécutif». Et de clarifier que le MP détient des «preuves irréfutables sur les demandes de convocations sur lesquelles le bureau de la Chambre des députés a nié l’existence».

Driss Sentissi a soutenu que le MP joue son rôle de contrôle de l’Exécutif. «Nous nous interrogeons également pourquoi la Chambre des députés n’a pas encore réagi à notre demande de création d’une commission appelée de vigilance dont le rôle porterait sur le contrôle de la hausse des prix». Cette pertinente proposition est restée jusqu’ici lettre morte, a-t-il dit.

A propos de la situation du Mouvement populaire, Driss Sentissi, président de la commission préparatoire du prochain congrès, a exprimé son optimisme quant au rôle que joue ce parti sur la scène politique. «La santé du parti est bonne et aucun nuage ne plane au dessus», a assuré ce dirigeant pour qui Mohand Laenser reste un des grands leaders du MP. L’avenir politique de celui-ci est entre ses mains, a-t-il dit, en n’excluant pas la possibilité que Mohand Laenser puisse se présenter pour un nouveau mandat à la tête du MP. «C’est son droit», a-t-il conclu.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 01/08/2022 à 12h12