Le gouvernement Akhannouch est-il confronté à sa première grosse crise interne? En tout cas, il semble que des membres de l’Exécutif soient entrés dans une véritable guerre des prérogatives qui met un sacré coup à la cohésion dont doit faire preuve le gouvernement.
Dans son numéro du vendredi 18 mars, Assabah rapporte que Younes Sekkouri, ministre de l'Inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences, et Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l'artisanat et de l'économie sociale et solidaire, se disputent la tutelle du programme «Forsa». Ce dernier est, pour rappel, une initiative qui cible 10.000 jeunes de plus de 18 ans qui sont porteurs de projets et qui souhaitent bénéficier d’un soutien de l’Etat. Un budget de 1,25 milliard de dirhams est d’ailleurs mobilisé à cet effet.
D’après la publication, le département de Younes Sekkouri a mis en place une feuille de route visant la mise en application de ce programme, à l’instar de ce qui avait été fait avec le programme Awrach. Sauf que le ministre a été surpris que la gestion de ce programme lui ait été retirée, dans un climat marqué par beaucoup de questionnements et de flou.
Pourtant, souligne Assabah, ce département avait bien la tutelle de ce chantier, comme le mentionne clairement un décret publié dans ce sens. Le ministre en avait même exposé les grandes lignes et les objectifs lors de la discussion du budget sectoriel de son ministère en commission parlementaire. C’est pourquoi les sources du journal s’attendent à ce que le ministre demande des explications à ses collègues du gouvernement pour tenter d’avoir les explications à son éviction.
Notons que selon les mêmes sources, le chef du gouvernement, en sa qualité de président de la commission stratégique en charge du programme «Forsa», est habilité à confier sa gestion au ministre qui lui semble le mieux habilité à le gérer. Elles ajoutent que confier ce chantier à la Société d’ingénierie touristique qui relève de la ministre Fatim-Zahra Ammor n’est pas non plus illogique, puisque plusieurs aspects de ce programme entrent dans le cadre des missions de son département, notamment dans les domaines de l’économie sociale et solidaire.