Malgré les mises en garde et sanctions qui leur sont infligées régulièrement par la Cour des comptes, certains partis politiques continuent de gérer leur trésorerie de façon opaque. C’est ce que vient de révéler un nouveau rapport de la Cour des comptes, qui pointe du doigt la mauvaise gouvernance en matière de gestion financière au sein de plusieurs partis politiques locaux.
Selon le quotidien arabophone Assabah, qui rapporte cette information dans son édition du vendredi 1er mars, ces partis ne s’encombrent d’aucun document règlementaire pour justifier l’utilisation de leurs finances. A tel point que quand ils sont condamnés à restituer ces dépenses injustifiées, ils ont parfois recours à des financements occultes en vue de rembourser l’Etat.
On apprend ainsi du dernier rapport de la Cour des comptes, rendu public mercredi dernier, que 17 partis ne sont pas en mesure de justifier les salaires de leurs employés. 13 autres n’ont jamais fourni ni reçu, ni contrat pour justifier le montant du loyer du local de leur siège, domaine dont ils affirment qu’il coûte 3% de leur budget, et où ils traînent souvent des arriérés colossaux. Il a également été remarqué que 11 partis ont engagé des dépenses exceptionnelles ou imprévues sans jamais présenter le moindre document attestant l’exécution desdites dépenses.
Le rapport de la Cour des comptes a également mis en exergue le fait que 26% du montant total des dépenses des partis politiques n’ont pas été justifiés par des documents légaux, parmi lesquels 14% ont concerné la gestion interne de 24 partis et 12% sont relatifs à l’aide publique complémentaire accordée à 7 partis. 5 d’entre eux n’ont pas justifié son utilisation. 18,71 millions de dirhams, soit 14% des dépenses déclarées (130 MDH), ont été dépensés de façon opaque par ces dizaines de partis politiques. Ainsi, au lieu d’améliorer leur gestion, les partis politiques ont fait pire qu’en 2021, puisque leurs dépenses «illégales», basées sur des documents insuffisants ou inexistants, ont augmenté de 4% en 2022.
Concernant l’aide complémentaire annuelle de 20,10 MDH accordée à 7 partis politiques en 2022 pour couvrir les frais de mission, de recherches et d’études, le rapport de la Cour des comptes ajoute que quatre partis ont restitué 3,5 MDH au Trésor pour non-utilisation. De même, la somme de 15,64 MDH, accordée à 5 partis pour des frais de mission, de recherches et d’études, a été restituée au Trésor dans son intégralité à la fin de 2022, puisque ces partis n’ont pas exécuté une seule activité en la matière comme prévu.