Gestion déléguée: l’Intérieur coupe les ailes au maire de Casablanca

Abdelaziz El Omari, maire de Casablanca. 

Abdelaziz El Omari, maire de Casablanca.  . DR

Revue de presseKiosque360. Après avoir limogé son directeur, le ministère de l’Intérieur a déchargé la société de développement local «Casa Prestation» de la plupart de ses activités. Le conseil de la ville devrait, lors de la session de février, lui retirer toutes les prérogatives que le maire lui a accordées.

Le 31/01/2019 à 20h07

La société de développement local (SDL) «Casa Prestations» a été délestée de la gestion déléguée des déchets et de la décharge publique. Cette société, créée en 2004, avait assuré, provisoirement, l’intérim de Sita El Beida dont le contrat a été résilié il y a plus d’un an. C’est désormais la nouvelle SDL «Casa Environnement» qui a été chargée de superviser le package environnemental de Casablanca (Sociétés de nettoiement, décharge de Médiouna, qualité de l'air, espaces verts). Le Conseil de la ville devrait, lors de la session de février, annuler plusieurs contrats de gestion déléguée qu’assumait jusqu’ici «Casa Prestation». Cette dernière était surnommée le «Monstre» à cause des multiples missions que lui confiait le maire de la ville, Abdelaziz El Omari.

La SDL sera, ainsi, déchargée du contrôle et du suivi du nettoiement de la ville par les sociétés de gestion déléguée, ainsi que du secteur de la protection sanitaire, notamment en matière de dératisation. Auparavant, on lui avait retiré la gestion des marchés municipaux et les marchés de gros de légumes, de fruits, de viande, de poisson et des féculents. Le limogeage de l’ancien directeur de «Casa Prestation» par le ministère de l’Intérieur visait à mettre fin au monopole de cette société qui bénéficiait d’une attention particulière du maire qui lui déléguait la majorité de ses prérogatives.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 1er février, que la délégation à «Casa Prestations» de plusieurs secteurs vitaux a poussé ses responsables à commettre plusieurs bavures. Des membres du conseil de la ville ont révélé que plusieurs rapports accablants sur la gestion de cette société étaient parvenus à des instances officielles. Les mêmes sources indiquent que cette société est devenue un mastodonte qui a accaparé la gestion de tous les secteurs. Au début, cette SDL était chargée de contrôler le secteur de la propreté avant de commencer à le gérer, indirectement, à travers deux sociétés de ramassage d’ordures. Outre la gestion des abattoirs urbains, cette société a mis la main, à travers un mécanisme de contrôle et de suivi, sur des secteurs comme l’eau, l’électricité et le nettoyage des déchets liquides. «Casa Prestation» était chargée, aussi, d’offrir tous les moyens humains et matériels dont avaient besoin les autres sociétés déléguées.

Casa Prestation s’est même transformé en pôle financier en supervisant plusieurs projets et programmes, ainsi que la gestion du financement d’un crédit colossal de 1,89 milliard de dirhams accordé à la ville par la Banque Mondiale. La SDL a, en effet, chapeauté les procédures de remboursement du capital et des intérêts selon les conditions préétablies entre les deux parties.

Par Hassan Benadad
Le 31/01/2019 à 20h07