GenZ212: le gouvernement tend la main mais trace une ligne rouge face à la violence

De gauche à droite, Younes Sekkouri, Mustapha Baïtas et Abdeljabbar Rachidi, lors du conseil de gouvernement tenu ce jeudi 2 octobre à Rabat. (Y.Mannan/Le360)

Le 02/10/2025 à 18h37

VidéoRéuni à Rabat à l’issue du Conseil de gouvernement, l’Exécutif a réaffirmé, par la voix de son Porte-parole Mustapha Baitas, sa disponibilité à ouvrir un dialogue structuré avec les jeunes du mouvement GenZ212. S’il se dit prêt à écouter et à engager un débat public autour de la santé et de l’éducation, le gouvernement met en garde contre toute dérive violente, rappelant que l’État a le devoir constitutionnel et moral de garantir l’ordre et la sécurité des citoyens.

Le Porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a réaffirmé ce jeudi à Rabat la volonté de l’Exécutif d’ouvrir un dialogue structuré avec les jeunes du mouvement dit GenZ212, dont les mobilisations ont récemment mis en avant des revendications autour de la santé publique et de l’éducation.

S’exprimant lors du point de presse consécutif au Conseil de gouvernement hebdomadaire, Baitas a appelé à la fin des violences qui ont endeuillé Agadir, causant la mort de trois personnes, des dizaines de blessés parmi les forces de l’ordre, ainsi que d’importants dégâts matériels. «Oui au dialogue, non à la violence!», a-t-il martelé, insistant sur le fait que l’État demeure disposé à écouter la jeunesse, mais qu’il ne saurait tolérer les dérives violentes.

Aux côtés du Porte-parole, figuraient Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, ainsi que Abdeljabbar Rachidi, secrétaire d’État chargé de l’Insertion sociale. Sekkouri, premier à intervenir, a souligné que le gouvernement était prêt à engager un dialogue, encore fallait-il «identifier clairement les interlocuteurs» et distinguer «ceux qui manifestent pacifiquement le jour de ceux qui recourent à la violence la nuit». Tout en admettant que l’Exécutif avait déjà accompli plusieurs réformes, il a reconnu que «certaines priorités nécessitent une réponse urgente, tandis que d’autres requièrent du temps».

De son côté, Abdeljabbar Rachidi a abondé dans le même sens, réitérant la disposition du gouvernement à «ne pas se limiter à l’écoute», mais à établir un ordre du jour et à honorer les engagements pris. Il a même ouvert la voie à un élargissement du dialogue vers un débat public, estimant que «la protestation pacifique et l’expression des jeunes sont légitimes et reconnues». Mais il a fermement dénoncé «les actes de vandalisme, les atteintes aux biens publics et privés ou encore le recours à la violence», affirmant qu’aucun Marocain ne saurait les accepter.

«Sur les plans constitutionnel, légal et moral, il est du devoir de l’État d’intervenir pour protéger les biens, préserver la vie des citoyens et garantir l’ordre public», a-t-il conclu, réaffirmant que l’Exécutif demeure ouvert à un processus de concertation mais ferme face à toute tentative de déstabilisation.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 02/10/2025 à 18h37